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POLLUTION : Les microplastiques démultiplient l'effet des autres polluants

Actualité publiée il y a 3 heures 42 min 27 sec
NanoImpact et Microplastics
« Ces particules plastiques polluent tout ce qui nous entoure : l’eau que nous buvons, la nourriture que nous mangeons, l’air que nous respirons » (Visuel Adobe Stock 296459584)

« Ces particules plastiques polluent tout ce qui nous entoure : l’eau que nous buvons, la nourriture que nous mangeons, l’air que nous respirons ». Les nano et les plastiques ont un effet « démultiplication » : ils augmentent l’absorption des autres polluants par les plantes et les tissus intestinaux, conclut cette équipe de biologistes de l’Université Rutgers. Ces particules de plastique présentes dans le sol et dans l'eau augmentent d'abord la concentration de produits chimiques toxiques absorbés par les plantes puis donc par les cellules intestinales humaines. Des observations documentées dans la revue NanoImpact et Microplastics, qui soulèvent de nouvelles inquiétudes sur la sécurité alimentaire avec cette forme de pollution.

 

Les micro et nanoplastiques proviennent de la lente décomposition de gros morceaux de plastique dans l'environnement. « Nous avons déjà rejeté environ 7 milliards de tonnes de plastique dans l’environnement qui ne cessent de se décomposer », rappelle l’auteur principal des 2 études, Philip Demokritou, chercheur en nanoscience et matériaux avancés à l’Université Rutgers.

L’effet contaminant et démultiplicateur des nano et microplastiques

La première étude qui a exposé des plants de laitue à 2 tailles de particules de polystyrène montre que la laitue exposée à la fois à ces particules de plastique et aux polluants environnementaux courants tels que l'arsenic absorbe beaucoup plus de substances toxiques que les plantes exposées aux seuls polluants. Les particules plastique les plus petites sont celles qui exercent le plus grand impact, multipliant par près de 3 l'absorption d'arsenic dans les tissus végétaux comestibles. Un effet démultiplicateur qui augmente considérablement le risque de polycontamination de la chaîne alimentaire.

 

La deuxième étude, publiée dans la revue Microplastics révèle des effets similaires dans les tissus intestinaux humains : sur un modèle cellulaire dl’intestin grêle humain, couplé à un appareil gastro-intestinal de laboratoire qui simule le système digestif, les chercheurs constatent que les particules de plastique de taille nanométrique augmentent l’absorption d’arsenic de près de 6 fois par rapport à la seule exposition à l’arsenic. Le même effet est observé avec d’autres polluants, comme le  boscalide, un pesticide couramment utilisé.

 

Pris ensemble, les résultats des 2 études suggèrent que les micro et nano-plastiques, sous-produits de la fragmentation des plastiques dans l’environnement au fil du temps, pourraient créer un cycle dangereux de contamination : les plantes absorberaient davantage de produits chimiques toxiques que nous pourrions ensuite ingérer, notre corps devenant de plus en plus susceptible d’absorber ces toxines et les plastiques eux-mêmes. Un cercle vicieux, facteur de risque de maladies, en particulier pour les populations plus vulnérables. Car la relation est observée dans les deux sens : 

la présence de polluants augmente également de manière significative la quantité de plastique absorbée 

par le tissu intestinal, l'absorption de plastique doublant en présence de ces toxines.

 

Enfin, comme pour la pollution de l’air en général, ce sont les particules de toute petite taille qui se révèlent les plus dangereuses : « Plus les particules sont petites, plus elles parviennent à contourner les barrières biologiques de notre corps censées nous protéger ».

 

« Nous devons nous en tenir à la hiérarchie des déchets « 3 R » : réduire l'utilisation des plastiques, réutiliser, recycler »…


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