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PRÉÉCLAMPSIE : Un risque d’HTA maternelle accru après un TEC

Actualité publiée il y a 1 année 11 mois 3 semaines
Hypertension
Un risque accru d'hypertension (HTA) maternelle pendant la grossesse, ou de prééclampsie a déjà été suggéré en cas de grossesse issue d’un transfert d'embryon congelé (TEC) (Visuel Adobe Stock 138952685)

Une étude récente avait déjà alerté sur le risque accru d'hypertension (HTA) maternelle pendant la grossesse, ou de prééclampsie, en cas de grossesse issue d’un transfert d'embryon congelé (TEC). Cette nouvelle étude, menée à la Norwegian University of Science and Technology (Trondheim) et publiée dans la revue Hypertension, confirme l’augmentation du risque de troubles hypertensifs dangereux pour la mère, en cas de fécondation in vitro (FIV) par TEC.

 

L’augmentation du risque d’HTA maternelle est même estimée à + 74 % en comparaison du risque en cas de grossesse issue de transferts d'embryons frais -ou de l'ovule fécondé immédiatement après la fécondation in vitro (FIV) ou en cas de conception naturelle, ces deux modes de conception partageant un niveau de risque similaire.

 

Les chercheurs rappellent que l'hypertension artérielle pendant la grossesse prédit le plus souvent une prééclampsie, une complication de la grossesse caractérisée justement par une hypertension artérielle persistante qui met en danger la santé et la vie de la mère et du bébé.

1 grossesse sur 25 connaît une prééclampsie

La FIV par TEC utilise un ovule fécondé par du sperme en laboratoire puis congelé à l'aide d'un processus de cryoconservation avant d'être décongelé et transféré dans l'utérus. La procédure devient de plus en plus courante en raison des progrès considérables, ces 20 dernières années, des technologies de congélation ou des méthodes de cryoconservation. De plus, les patientes qui choisissent de congeler leurs ovules sont de plus en plus nombreuses, en dépit de ce risque plus élevé de troubles hypertensifs pendant la grossesse.

 

Le processus de congélation en cause ?

L’équipe norvégienne a examiné les données des registres médicaux des naissances du Danemark, de Norvège et de Suède de près de 2,4 millions de femmes âgées de 20 à 44 ans ayant connu des naissances uniques sur la période de 1988 à 2015. Ces données ont servi de base à une étude représentative en population générale qui comprenait des femmes ayant eu une grossesse par FIV et par conception naturelle, permettant une comparaison entre frères et sœurs. Cette approche a permis de regarder si la cause possible d’une HTA chez la mère était attribuable à des facteurs liés aux parents ou au type de FIV. Au total, l’étude a finalement porté sur plus de 4,5 millions de grossesses, dont

  • 4,4 millions conçues naturellement ;
  • plus de 78.000 par FIV avec transferts d'embryons frais ;
  • plus de 18.000 par FIV avec TEC.
  • 33.000 grossesses ont été incluses dans la comparaison des frères et sœurs.

 

L’estimation du risque d’HTA pendant la grossesse après transferts d'embryons frais ou congelés vs conception naturelle a pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont notamment, l'âge de la mère. L’analyse confirme :

  • un risque d'HTA pendant la grossesse considérablement plus élevé après un TEC

vs transfert d'embryon frais ou conception naturelle ;

  • en cas de TEC, le risque d’HTA maternelle est accru de 74 % ;
  • parmi les femmes ayant vécu à la fois une conception naturelle et une conception FIV par TEC – et ayant donc permis la comparaison entre frère et sœur-le risque de troubles hypertensifs pendant la grossesse après TEC est 2 fois plus élevé qu’en cas de grossesse par conception naturelle ;
  • en revanche, en cas de FIV par transfert d'embryon frais, le risque d’HTA maternelle est similaire au risque constaté en cas de conception naturelle ;
  • la comparaison entre frères et sœurs indique que le risque plus élevé n'est pas causé par des facteurs liés aux parents, mais plutôt à certains facteurs associés à la FIV ;
  • enfin, 7 % des bébés conçus par TEC sont nés avant terme (<40 semaines de grossesse), c’est le cas de 8 % des bébés issus de transfert d'embryons frais et de 5 % des bébés nés de conception naturelle.

 

De prochaines recherches devront identifier les étapes précises du processus de TEC qui « posent problème ».

 

Dans l'attente, ces résultats appellent à l’examen attentif pour chaque femme, du rapport bénéfice-risque des modes de FIV envisagés. Les chercheurs concluent de manière pratique que « congeler des embryons n’est pas une routine en pratique clinique ».


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