PRÉMATURITÉ: Naître trop tôt ou trop tard, c'est un peu de performance cognitive en moins
De nombreuses études ont déjà documenté les différents effets possibles d’une prématurité et d’un faible poids de naissance, tant sur le plan physique, que cérébral et cognitif. De nombreuses études ont mis en exergue la nécessité de soutenir le développement et la fonction du cerveau, très sensibles chez le petit enfant prématuré. Cette nouvelle étude, de l’Université d'Oxford, précise dans quelle mesure, naître trop tôt ou naître trop tard peut avoir un effet à long terme sur la performance scolaire de l’enfant.
Si le risque de problèmes cognitifs et de développement chez les prématurés est bien établi, la prévention de la prématurité reste encore trop limitée et, de plus, on en sait peu sur les effets, et notamment la performance cognitive chez les enfants nés après terme. Il est vrai que dans ce cas de figure, il est plus facile d'intervenir, soulignent les auteurs.
Ici, les chercheurs d'Oxford précisent la relation entre l'âge gestationnel à la naissance et les résultats scolaires à l'âge de 16 ans à partir des données de plus de 2 millions de naissances (registres suédois). La performance académique a été mesurée par la note finale obtenue en fin d'enseignement secondaire à l'âge de 16 ans.
· Sur la période d'étude (1973 à 1994), 9,4% des naissances étaient post-terme, 4,6% prématurées.
· Les enfants prématurés tardifs (3,6%) sont plus susceptibles d'avoir été exposés à des risques médicaux maternels ou à des complications à la naissance.
· Les résultats scolaires apparaissent plus faibles chez les adolescents nés prématurément et après-terme que chez les adolescents nés à terme.
· Les scores scolaires des ados nés extrêmement prématurément (grossesse<24 semaines) sont inférieurs en moyenne de 21 points sur une échelle totale de 240 points.
· Les scores de performance scolaire des ados nés très après terme (grossesse >45 semaines complètes) sont inférieurs de 8 points.
Ø Globalement, les scores de performance scolaire des enfants nés avant et après terme restent inférieurs à celles de leurs homologues nés à terme.
Et au sein d'une fratrie ? Les effets de la prématurité ou de la naissance après-terme sur la performance cognitive au sein d'une même famille et d'une fratrie donc, sont plus faibles, mais reste significative. Cela confirme bien l'effet de l'âge gestationnel mais aussi l'hérédité et l'environnement familial comme facteurs évidemment majeurs de capacités cognitives.
Post-terme ou l'effet de l'insuffisance placentaire : Cette toute première étude à préciser les associations entre la durée de la grossesse et la performance scolaire révèle ainsi un effet indépendant de la restriction de la croissance fœtale sur la cognition. Des résultats peu surprenants, la durée de la grossesse influant sur l'ensemble du développement et des résultats de santé de l'enfant. En particulier, les résultats moins favorables des nourrissons nés post-terme suggèrent que l'insuffisance placentaire peut devenir particulièrement toxique pour le neurodéveloppement au fil du prolongement de la grossesse.
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