PRÉMATURITÉ : Peau à peau, les bonnes pratiques
La méthode « kangourou » (MK), une intervention qui favorise le contact étroit entre une mère et son bébé prématuré permet de réduire le risque de mortalité de près d'un tiers et d'infection grave de 15 %, selon cette méta-analyse menée par une équipe indienne du Jawaharlal Institute of Postgraduate Medical Education and Research (JIPMER). Les conclusions publiées dans le British Medical Journal Global Health, précisent ces bonnes pratiques.
La méthode kangourou (Kangaroo Mother Care) consiste à porter le nourrisson - généralement la mère-, dans une écharpe avec contact peau à peau.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande d’appliquer la méthode kangourou comme norme de soins chez les nourrissons de faible poids de naissance, après stabilisation clinique. Cependant, on ne sait pas exactement quel est le moment idéal pour commencer cette intervention.
Cette revue de la littérature, dont de nombreux grands essais randomisés internationaux apporte un bilan très positif de la méthode et vient confirmer comme de précédentes études, qu'elle offre un moyen efficace de réduire la mortalité et le risque d'infection pour l'enfant.
Un impact significatif sur les chances de survie du bébé prématuré
L’étude précise également la fenêtre de mise en place de l'intervention, soit dans les 24 heures suivant la naissance, ainsi que sa durée de mise en œuvre, soit pendant au moins 8 heures par jour. Cette comparaison de la MK aux soins conventionnels, de sa mise en place précoce, soit dans les 24 heures suivant la naissance (vs mise en œuvre ultérieure) révèle en effet que ces 2 conditions peuvent rendre l'approche bien plus efficace pour réduire la mortalité et l'infection.
La revue a porté sur 31 essais et un total de 15.559 nourrissons, dont 27 études ayant comparé la MK aux soins standards et 4 essais son initiation précoce vs tardive. L'analyse révèle que par rapport aux soins conventionnels,
- la MK semble réduire le risque de mortalité de 32% à la naissance et durant les 28 jours qui suivent la naissance ;
- la MK réduit également de 15 % le risque d'infection grave, comme la septicémie ;
- cette réduction de la mortalité vaut quel que soit l'âge gestationnel ou le poids du bébé, lors de l'initiation et quel que soit le lieu de soins ou le type d’établissement ;
- les avantages en termes de mortalité sont plus importants lorsque la durée quotidienne de MK est d'au moins 8 heures par jour (vs une durée plus courte) ;
- comparée à la MK tardive, la MK précoce (soit dans les 24 heures suivant la naissance) semble permettre une réduction de la mortalité néonatale de 33 % et une diminution de 15 % du risque de septicémie clinique jusqu'à 28 jours après l'initiation.
Les auteurs précisent que dans certaines des études examinées, cette intervention était déjà connue des participantes, qui y étaient donc favorables, ce qui pourrait constituer un biais, et que les nouveau-nés extrêmement prématurés et gravement instables étaient souvent exclus des études. Néanmoins, le biais apparaît faible et les preuves de qualité modérée à élevée.
Pris ensemble, ces résultats soutiennent très largement la pratique de la MK pour les prématurés et les nourrissons de faible poids de naissance
dès que possible après la naissance et pendant au moins 8 heures par jour.
Il reste à bien identifier les facteurs, concluent les chercheurs, qui peuvent constituer à être un frein à sa mise en œuvre, dans des conditions optimales d’initiation et de durée. De nouvelles recherches longitudinales sur les résultats neurodéveloppementaux à long terme de ces bébés prématurés sont également nécessaires.
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