PRÉMATURITÉ : Pouvoir détecter le risque par test sanguin ?
Près de 10% des naissances sont prématurées (avant 37 semaines de grossesse). Un test sanguin capable de prédire la naissance prématurée spontanée pourrait voir le jour, d’ici quelques années avec l’identification, par cette équipe du Brigham and Women's Hospital, de protéines associées au risque de prématurité, présentes dans le sang à la fin du premier trimestre de grossesse, y compris chez les mères qui accouchent pour la première fois. Des données présentées dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology qui vont permettre, d’ici quelques années, de mieux personnaliser le suivi des femmes à risque.
La grossesse peut être une période d’incertitude pour les futures mères et leurs équipes de soins cliniques. Près d’une naissance sur 10 est prématurée, avec un risque pour la mère et son enfant. Plusieurs facteurs sont en cause, en particulier dans le travail prématuré, dont une rupture prématurée de la membrane placentaire ou une prééclampsie. Cependant, en dépit de l’incidence élevée des naissances prématurées et des risques documentés, il reste difficile de prédire un accouchement prématuré spontané, en particulier chez les mères primipares, qui représentent plus d’un tiers des accouchements.
L’équipe de Boston a mis au point un test sanguin pour identifier les mères à risque accru mais aussi celles à risque inférieur à la moyenne. L’étude multicentrique, montre que 5 protéines en circulation dans le sang, dès le premier trimestre de grossesse pourraient fournir des indices importants sur le risque d'accouchement prématuré spontané et, en quelque sorte constituer une signature de la prématurité.
Ces protéines, incluses dans des microparticules circulantes (CMP) dans le sang peuvent contenir des indices importants sur la naissance prématurée spontanée. Ce sont de minuscules « paquets » sécrétés par des cellules pouvant contenir des protéines, des ARN et d'autres molécules qui agissent comme des messages pouvant être transmis d'une cellule à une autre. Cette forme de communication de cellule à cellule a été largement étudiée dans le cancer, mais l’équipe s’est ici interrogée sur le rôle de ces CMP dans le processus de l’implantation placentaire. Les protéines présentes dans les CMP peuvent être détectées dans des échantillons de sang des patients, ce qui permet une lecture assez simple, ce sont donc de bons biomarqueurs en puissance.
5 protéines prometteuses capables de prédire une naissance prématurée : l'équipe a analysé des échantillons de sang prélevés vers la fin du premier trimestre de la grossesse de 87 femmes ayant accouché avant ou 35 semaines et de 174 femmes ayant accouché à terme, ayant le même âge et étant à la même semaine de grossesse au moment du prélèvement. L’équipe a analysé plusieurs protéines associées au CMPs, et a constaté qu’un sous-ensemble de ces protéines pouvait permettre de prédire le risque à la fois pour les mères qui avaient déjà accouché et pour les primipares : pour les primipares, si le risque d'accouchement prématuré spontané chez une femme est, en réalité, de 4,9%, un résultat positif au test suggère un risque de 20%, tandis qu'un résultat négatif le réduit à 2%.
Alors que de nombreux problèmes pendant la grossesse responsables de la naissance prématurée commencent à la fin du premier trimestre lorsque le placenta devient vascularisé, « l’objectif est de développer des marqueurs précoces de pronostic pour nos patientes pour, finalement, pouvoir adapter le suivi et le traitement à chaque patiente et apporter des soins personnalisés à chaque femme dès le début de sa grossesse », explique l’auteur principal, le Dr Thomas McElrath, du Service de médecine maternelle et fœtale du BWH.
L’équipe envisage de valider ses conclusions sur un ensemble plus vaste de données, d’affiner encore le test et d’ajouter d’autres facteurs de risque, tels que les caractéristiques maternelles, afin d’améliorer encore sa précision du test. Mais d’ici quelques années, un nouveau test sanguin basé sur une signature du risque de prématurité pourrait être disponible en routine clinique.
« Ce qui nous semble le plus impressionnant, c’est que ce test suggère un moyen d’identifier les femmes à risque au cours de leur première grossesse. Ce groupe a toujours été un mystère. Nous sommes maintenant sur la bonne voie pour être en mesure de prédire ce qui va se passer et d’en tirer des conclusions pour le traitement ».
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