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PRESSION ARTÉRIELLE : Pourquoi le tabac frappe 2 fois

Actualité publiée il y a 3 années 3 semaines 23 heures
American College of Cardiology
Le tabagisme et l'hypertension artérielle sont 2 facteurs de risque cardiovasculaire indépendants mais qui coexistent fréquemment chez les patients (Visuel Adobe Stock 246125604)

Non seulement le tabagisme est un facteur de risque cardiovasculaire indépendant, mais il s’avère associé à un mauvais contrôle de la pression artérielle. Ainsi, fumer, favorise doublement le risque d’événement cardiovasculaire. Cette étude, présentée lors du Congrès virtuel de l’American College of Cardiology Latin America 2021, qui éclaire la relation physiopathologique complexe entre l'hypertension artérielle (HTA) et le tabagisme, souhaite finalement sensibiliser les cliniciens au contrôle de la pression artérielle chez les fumeurs mais aussi les fumeurs hypertendus à la nécessité du sevrage tabagique et de la bonne observance des traitements antihypertenseurs.  

 

Le tabagisme et l'hypertension artérielle sont 2 facteurs de risque cardiovasculaire indépendants mais qui coexistent fréquemment chez les patients. Bien que l'effet exact du tabagisme sur le contrôle de la pression artérielle ne soit pas totalement compris, le tabagisme s’avère ici clairement associé à des taux plus faibles de contrôle de la pression artérielle chez les patients prenant des médicaments pour l'hypertension artérielle.

 

Une association déjà suggérée entre tabagisme et tension mal contrôlée : de précédentes études chez les hommes ont déjà montré une association entre le tabagisme et une moindre surveillance de la pression artérielle, mais chez les femmes, il n’existe que très peu de preuves de cette association, souligne, le Dr Márcio Gonçalves de Sousa, chef du Service de l’HTA, du sevrage tabagique et de néphrologie à l'Institut de cardiologie Dante Pazzanese (São Paulo, Brésil).

Une synergie entre les deux facteurs de risque : l'hypertension augmente de façon exponentielle le risque cardiovasculaire du fumeur et le tabagisme augmente le risque d'hypertension, rendant ainsi son contrôle beaucoup plus difficile.

 

L'étude : l’équipe mène ici une évaluation rétrospective d'une base de données de 710 patients hypertendus adultes traités (255 hommes, 455 femmes), âgés en moyenne de 66 ans. L'étude a classé les mesures de la pression artérielle comme :

  • Contrôlée : <140/90 mmHg,
  • stade 1 : 140-159 et/ou 90-99 mmHg,
  • stade 2 : 160-179 et/ou 100-109 mmHg,
  • stade 3 : > 180 et/ou plus >100 mmHg.

Les chercheurs ont également pris en compte l’histoire du tabagisme chez ces patients.

L’analyse révèle :

 

  • des taux de contrôle de la pression artérielle similaires entre les hommes et les femmes (36,1 % contre 32,5 %, respectivement),
  • des prévalences également similaires des pressions artérielles de stade 1, de stade 2 et de stade 3 ;
  • chez les personnes n'ayant jamais fumé, la catégorisation de la tension artérielle ne diffère pas selon le sexe ;
  • parmi les hommes n'ayant jamais fumé, 37,1 % appartiennent à la catégorie de tension artérielle contrôlée vs 34,9 % des femmes n'ayant jamais fumé ;
  • les fumeurs actuels présentent des taux plus faibles de contrôle de la tension artérielle que ce soit chez les hommes ou les femmes, avec seulement 9,1 % des fumeurs actuels masculins classés comme ayant une tension artérielle contrôlée et 25 % des fumeuses actuelles classées comme ayant une tension artérielle contrôlée ;
  • les anciens fumeurs masculins ont un contrôle de la pression artérielle de 37,6%, ce qui est un taux similaire à celui des hommes n'ayant jamais fumé, tandis que les anciennes fumeuses ont un contrôle de la pression artérielle de 23,8% ce qui suggère donc chez les femmes, un risque résiduel même avec l'arrêt du tabac ;
  • les hommes d'âge moyen ont une plus faible adhésion au traitement, ce qui peut alors expliquer un effet « démultiplié » du tabagisme ;

Sevrage tabagique et observance du traitement

sont donc les 2 conditions majeures d’un contrôle de la pression artérielle, soulignent les auteurs : "bien que les études n'aient pas encore prouvé que le sevrage tabagique améliore le contrôle de la pression artérielle, nous constatons dans notre pratique clinique chez des patients hypertendus résistants,que le sevrage tabagique et une plus grande adhésion au traitement sont de grands facteurs de succès". 


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