PRÉVENTION par l’ALIMENTATION : Mais comment mesurer ses apports réels en nutriments ?
Antioxydants, polyphénols, flavonoïdes, anthocyanes, tanins, resvératrol, vitamines, bétacarotène, pigments dont lycopène, omega-3 etc…tous ces nutriments bioactifs commencent à être bien documentés comme bénéfiques à la Santé. Mais comment s’y retrouver et mesurer nos apports alimentaires réels ? Cette équipe de l'Université de Reading travaille à l’identification de nouveaux biomarqueurs pour mesurer avec précision l'apport alimentaire en agents bioactifs clés. Deux études, présentées dans les Scientific Reports marquent une toute première étape avec une validation à grande échelle de premiers biomarqueurs objectifs pour l'apport en flavanols (présents en forte concentration dans le chocolat) et en procyanidines (épicatéchine) présentes dans le thé vert.
Une nouvelle façon objective de mesurer l'apport de ces agents bénéfiques vient d’être mise au point, ce qui va aider les experts en nutrition à évaluer le lien entre ces composés et leurs bienfaits pour la santé mais pourra également renseigner à terme les consommateurs sur les bénéfices nutritionnels liés à leur alimentation. Dans la première étude de ce type, des chercheurs de l'Université de Reading avec des collègues de l'Université de Californie ont identifié et validé ces premiers biomarqueurs d’apports alimentaires en flavanols et en procyanidines. Les flavanols et les procyanidines sont des composés bioactifs naturellement présents dans différents aliments, dont les pommes, les myrtilles, les raisins, les poires et le cacao.
Ces biomarqueurs vont améliorer considérablement l'étude de l'impact du régime alimentaire sur la santé
Le besoin d’un système de mesures nutritionnelles objectives : cette recherche - présentée à l’International Conference on Polyphenols and Health 2019-, valide l'utilisation de biomarqueurs spécifiques pour estimer objectivement et avec précision l'apport de ces composés. Ces résultats interviennent dans le contexte d’un consensus croissant sur les limites actuelles de nombreuses études nutritionnelles basées sur des apports alimentaires autodéclarés, sur l'incertitude entourant les données sur la teneur en nutriments bioactifs des différents aliments et sur l'impact de la préparation des aliments sur leur teneur en nutriments. Par ailleurs, ces apports doivent impérativement pouvoir être évalués avec plus de précision, alors que ces agents nutritionnels sont de mieux en mieux reconnus comme des compléments voire des substituts bénéfiques aux médicaments, dans le traitement de nombreuses conditions. À l'aide de ces nouveaux biomarqueurs, les chercheurs vont pouvoir étudier les liens entre l'apport alimentaire de flavanols et de procyanidines et les avantages pour la santé associés, à grande échelle et sans les biais inhérents aux différentes méthodologies d’étude.
L’exemple de l’épicatéchine : la mesure des apports d'épicatéchine, un flavanol monomère associé à une amélioration de la fonction vasculaire va permettre d’évaluer plus précisément l’association entre l'apport et le risque de maladie. En utilisant ces nouveaux biomarqueurs, les chercheurs vont pouvoir préciser la quantité de ces composés bénéfiques nécessaire et faire des recommandations de consommation.
Développer la prévention par la nutrition : l’auteur principal, le Pr Gunter Kuhnle, de l'Université de Reading, ajoute : « Si nous ne pouvons pas mesurer objectivement ce que les gens mangent, nous ne pouvons pas faire de recommandations nutritionnelles fondées sur des preuves. Nous savons aujourd’hui que les précédentes approches de mesure des apports de flavanols alimentaires étaient biaisées. Cette nouvelle méthodologie va permettre d'améliorer considérablement l'étude de l'impact du régime alimentaire sur la santé humaine ».
Des recherches très prometteuses donc, qui marquent une première étape dans la méthodologie d'évaluation des apports alimentaires en nutriments. Ces biomarqueurs permettront à terme de préciser les bienfaits et de définir les apports alimentaires bénéfiques de ces agents bioactifs, et d’affirmer encore plus fermement le rôle clé de la nutrition dans la prévention.
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