PROLAPSUS : Mais quel est le meilleur traitement ?
Le prolapsus des organes pelviens (POP) se produit lorsque les organes pelviens quittent leur position normale dans le bassin. Cette « descente d’organes » peut avoir un impact négatif sur le fonctionnement global et la qualité de vie d'une femme. 2 des traitements les plus courants sont la chirurgie ou le pessaire, un dispositif amovible qui va aider à soutenir les organes pelviens. Ces 2 traitements peuvent améliorer les symptômes mais quels sont les résultats fonctionnels des patientes, c’est l’objet de cette étude, présentée dans l’American Journal of Obstetrics & Gynecology, qui encourage à permettre aux patientes de prendre, avec leur médecin, une décision éclairée.
La littérature scientifique estime la prévalence des prolapsus de 31 % à 97 %. La prévalence augmente avec l'âge jusqu'à 50 ans, puis, ensuite c'est la gravité des symptômes qui augmente. Au final, 11% des femmes atteintes subiront une chirurgie de réparation. Qu'il touche la vessie, l'utérus ou le rectum, le prolapsus constitue une pathologie invalidante, fréquemment associée à une incontinence urinaire. La prise en charge d'un POP symptomatique peut être gérée de manière prudente avec des exercices du plancher pelvien, la pose d'un pessaire, un dispositif mobile qui va soutenir des organes qui font prolapsus ou par correction chirurgicale, avec ou sans prothèse.
Les chercheurs du Women & Infants Hospital de Rhode Island (New England), de l'Université Brown et de l'Alpert Medical School (Providence), constatent, chez 160 femmes suivies durant 12 mois, dont 72 après chirurgie et 64 après décision de pose d'un pessaire, que les 2 types d'interventions apportent des améliorations dans le fonctionnement physique, social et émotionnel. Mais l'option chirurgie semble apporter des améliorations plus importantes, en particulier sur la continence urinaire et la fonction sexuelle.
La chirurgie, plus efficace, lorsqu'on la choisit : l'étude constate qu'au cours du suivi, une proportion plus élevée de femmes dans le groupe chirurgie atteint ses objectifs de réduction des symptômes et ses objectifs fonctionnels par rapport au groupe « pessaire ». Précisément,
14 des 64 participantes ont cessé d'utiliser les pessaires et 8 ont finalement opté pour la chirurgie.
- Au cours du suivi, une proportion plus élevée de femmes dans le groupe chirurgical a déclaré atteindre avec succès ses objectifs personnels d'améliorations (symptômes et fonctions dont urinaire et sexuelle) par rapport aux femmes qui ont choisi le pessaire.
- Les femmes qui ont poursuivi l'utilisation du pessaire ont obtenu des résultats comparables à ceux constatés avec la chirurgie pour presque tous les objectifs,
- les femmes qui ont interrompu le pessaire pour la chirurgie se sont « rabattues » sur des objectifs moins ambitieux.
- Enfin, les femmes ayant subi une intervention chirurgicale ont rapporté des améliorations significativement plus importantes sur la fonction physique, urinaire, les rôles sociaux et le risque de dépression.
« Lors de la prise de décision thérapeutique, de nombreuses femmes ont des attentes à long terme et nous souhaitions être mieux en mesure de leur apporter plus d'informations sur les résultats précis qui comptent pour elles, par types de symptômes, physiques, dont la continence, sociaux, émotionnels et sur le rétablissement de la fonction sexuelle », expliquent les auteurs, « mais toutes les femmes n'ont pas les mêmes objectifs et certaines femmes qui ont continué avec le pessaire connaissent également des réductions satisfaisantes de leurs symptômes ».
Bref, si la chirurgie semble apporter de meilleurs résultats, la décision thérapeutique entre les 2 stratégies appartient bien à chaque femme et à son médecin. Et si la chirurgie n'est pas l'option choisie, les femmes devraient être mieux informées sur ses alternatives, dont la rééducation par exercices et en cas d'urgenturie, sur l'accès à toute une gamme de protections adaptées à l'importance des fuites et à leur mode de vie.
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