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PSO et maladies de PEAU : Du venin de fourmis pour rétablir la barrière cutanée

Actualité publiée il y a 7 années 3 mois 1 semaine
Scientific Reports
Les analogues de la solénopsine pourraient favoriser la restauration complète de la barrière de la peau

Certains composés de venin de fourmis peuvent conduire à des traitements cutanés, conclut cette recherche de l’Université d’Emory (Atlanta) qui teste des analogues de la solénopsine chez la souris modèle de psoriasis. Déjà documentée comme un inhibiteur de la croissance des vaisseaux sanguins et comme agent anticancéreux, la solénopsine montre des résultats prometteurs pour le traitement des maladies de peau.

 

En effet, ce composé dérivé du venin de la fourmi parvient à réduire l'épaississement de la peau et l'inflammation chez la souris modèle de psoriasis, une maladie de peau auto-immune relativement commune. Il pourrait constituer une alternative intéressante aux stéroïdes topiques, les médicaments les plus utilisés pour traiter le psoriasis léger à modéré, avec néanmoins des effets secondaires tels que l'amincissement de la peau et la vulnérabilité aux ecchymoses.

 

Les solénopsines sont les principales composantes toxiques du venin de fourmi. Ces composés ressemblent chimiquement aux céramides, qui sont des molécules lipidiques essentielles pour maintenir la fonction de la barrière de la peau. Cependant, les céramides, d’ailleurs présentes dans de nombreux produits de soins de la peau, peuvent, dans certaines conditions, être transformées par des cellules en S1P (sphingosine-1-phosphate), une molécule inflammatoire.

Les chercheurs d’Atlanta ont développé 2 analogues des solénopsines, ressemblant à des céramides donc, mais non dégradables en molécules inflammatoires. Ces 2 analogues intégrés dans une pommade (à 1%) testée sur la souris modèle de psoriasis, permettent une diminution de l'épaisseur de la peau, d’environ 30%, par rapport aux témoins. Les souris traitées présentent également moins (-50%) de cellules immunitaires dans la peau. Enfin, ajoutés à une culture de cellules immunitaires, les composés ont permis de réduire la production cellulaire du signal inflammatoire de l’interleukine 22 (IL-22) et d’augmenter la production d'IL-12 anti-inflammatoire.

 

Les analogues de la solénopsine pourraient favoriser la restauration complète de la barrière de la peau : « si les émollients peuvent apaiser la peau dans le psoriasis, ils ne suffisent pas à restaurer la barrière », précisent les auteurs.

 

Les analogues de la solénopsine « éteignent » les gènes de résistance « allumés » par les traitements actuels comme les stéroïdes et les U.V. et qui peuvent représenter un mécanisme de résistance à la thérapie anti-pso. Les composés de solénopsine pourraient donc être utilisés avec bénéfice en combinaison avec les thérapies existantes.

 

C’est un principe actif de la solénopsine qui apparaît ici prometteur, et qui vient s’ajouter à ses pouvoirs inhibiteur de l’angiogenèse et anticancéreux déjà documentés par la même équipe. Il reste la question de la toxicité mais qui, selon les auteurs, n'empêcherait pas nécessairement son utilisation dans les maladies de peau (e.g. toxine botulinique).


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