PSORIASIS : Mais pourquoi ce risque cardiovasculaire ?
De nombreuses études ont montré que les patients atteints de psoriasis encourent un risque accru de maladies cardiovasculaires. En plus de ce risque, ces mêmes patients encourent également celui de développer différents facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, dont l'obésité, le diabète de type 2 et des taux élevés de lipides sanguins. Cette nouvelle revue de la littérature, menée par une équipe de la Chinese Academy of Medical Sciences et du Peking Union Medical College précise plusieurs relations, existant entre les options de traitement du psoriasis et les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire (MCV). C’est la première analyse à expliquer la relation complexe entre pso et MCV et c’est à lire dans le Chinese Medical Journal.
Le psoriasis est une maladie chronique caractérisé par le développement de plaques de peau sèche, squameuse et qui démange. Il s'agit d'une maladie auto-immune, extrêmement handicapante, qui impacte profondément l’image de soi et nécessite le suivi de traitement pour maintenir autant que possible la qualité de vie. Le professeur Min Chen de l'Académie chinoise des sciences médicales et du Peking Union Medical College est un expert de la maladie. Elle a pu constater en clinique que de nombreux patients atteints de psoriasis souffrent également de maladies cardiovasculaires, telles que l'hypertension, le diabète, l'hyperlipidémie et la maladie coronarienne.
Cet examen montre en particulier l’impact très varié des traitements disponibles contre le psoriasis sur le risque cardiovasculaire.
Prendre en compte le risque cardiovasculaire lors de la prescription
Les effets cardiovasculaires constituent un élément clé de la décision thérapeutique chez les patients atteints de psoriasis car, comme l'explique l’auteur : « Certains médicaments contre le psoriasis peuvent augmenter le risque de ces maladies, tandis que d'autres peuvent le réduire ».
Sur le risque de « MACE » : MACE est un acronyme qui englobe à la fois le risque de crise cardiaque (myocardial infarction), d’AVC (cerebrovascular accidents) et de décès cardiovasculaire (cardiovascular mortality). Les chercheurs notent que :
- certains traitements du psoriasis, tels que les inhibiteurs du facteur de nécrose tumorale α (TNF-α) et le méthotrexate, peuvent réduire le risque de MACE à long terme ;
- en revanche, certains inhibiteurs de l'interleukine (IL) peuvent augmenter le risque de MACE : c’est le cas du briakinumab, un inhibiteur de l'IL-12/23, qui accroît considérablement le risque de MACE, tel que documenté dans plusieurs études citées par les auteurs ;
- d'autres inhibiteurs de l'IL tels que le tildrakizumab et le guselkumab ne semblent pas, à l’inverse, augmenter les risques de MACE ;
- la cyclosporine A, un immunosuppresseur largement utilisé, peut endommager les tissus musculaires cardiaques.
Préciser ces effets par de nouveaux essais : ces premières données issues de la littérature existantes appellent à mener des recherches supplémentaires afin de mieux documenter les traitements du pso en fonction de leurs effets sur le risque MACE, ou cardiovasculaire, à long terme. Car, à ce jour, il n’existe pas de consensus sur les effets possibles de ces traitements systémiques du psoriasis sur la plaque artérielle, la fonction vasculaire et l'inflammation vasculaire.
Les facteurs de risque cardiovasculaires peuvent être aggravés : au risque accru de maladies cardiovasculaires associé à certains médicaments, les chercheurs ajoutent celui, également accru avec la maladie et/ou les traitements, de développer différents facteurs de risque de maladies cardiovasculaires comme l'obésité, le diabète ou l’hyperlipidémie. Ainsi, les inhibiteurs du TNF-α pourraient induire une augmentation du poids corporel, mais les inhibiteurs de l'IL-17 et de l'IL-12/23, une perte de poids. La cyclosporine A peut augmenter le risque de diabète, aggraver l'hypertension et contribuer à des profils du métabolisme lipidique malsains.
Différents traitements du psoriasis, différents effets sur le risque cardiovasculaire,
c’est en quelques mots la conclusion de cet examen. De premières données qui doivent être encore précisées par des essais cliniques afin d’apporter aux médecins des lignes directrices pour la prise en charge des patients souffrant de psoriasis et de complications cardiovasculaires.
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