PSYCHO : Les (mauvaises) raisons de faire trop de secrets
Faire des secrets de tout peut procéder de troubles psychologiques, relève cette équipe de psychologues de la McCombs School of Business de l’Université du Texas à Austin, qui propose, lorsque c’est possible, de « se laisser un peu aller » à la franchise, à la confiance et à l'honnêteté. Dans de nombreuses situations, révéler des choses négatives sur nous-mêmes ou dévoiler un eu de vulnérabilité ne cause pas les dommages que nous craignons, nous explique cette équipe dans le Journal of Personality and Social Psychology.
Que ce soit dans leur vie personnelle, avec leurs parents ou leurs proches, ou dans un contexte professionnel, les gens ont souvent tendance à garder secrètes les informations négatives les concernant par crainte essentiellement du jugement des autres. Cependant,
s’il n’est tout de même pas question ici de « tout dire » à « tout le monde »,
dans de nombreuses situations, ces craintes sont exagérées et on aurait tout à gagner à livrer un peu de soi-même, conclut cette équipe de la McCombs School.
L’étude révèle que lorsque les participants surmontent cette crainte de révéler un secret, ceux à qui ils se sont confiés se montrent alors beaucoup plus charitables et compréhensifs que prévu. L’un des auteurs principaux, Amit Kumar, professeur de marketing résume ce comportement : « lorsque nous décidons de transmettre certaines informations sur nous-mêmes qui peuvent sembler négatives, nous nous concentrons sur le contenu du message, alors que les personnes qui reçoivent ce message se concentrent plutôt sur les traits positifs qui ont permis de révéler ce secret, comme la confiance, l'honnêteté et une certaine vulnérabilité ».
Les chercheurs mènent ici plusieurs expériences de « révélation de secrets » parfois imaginaires et d’évaluation de la réponse de l’autre qui apportent quelques conclusions à méditer :
- le jugement attendu de la part de l’autre, soit celui à qui on révèle le secret, est systématiquement pire que le jugement réel ;
- ce préjugé, notamment sur l’absence de confiance de « l’autre » pousse à la dissimulation ;
- la divulgation a souvent l’effet inverse de l’effet redouté avec un jugement de l’autre plus souvent positif, notamment sur l’honnêteté et à la fiabilité de celui qui révèle un « secret » ;
- ce décalage entre le jugement attendu et le jugement réel est d’autant plus important que la personne à qui on révèle ce secret est proche ;
- le jugement attendu est d’autant plus négatif que le secret à divulguer est plus grave ou plus sombre. Mais même dans le cas d’un secret lourd, il existe toujours ce décalage entre le jugement attendu de l’autre et son jugement réel ;
- l'honnêteté fait du bien. L’expérience de jugements plus positifs fait évoluer l’attitude des participants vers plus d’ouverture ;
- seuls 56 % des participants « avouent » avoir menti lorsqu’ils sont laissés à leur crainte d’un jugement négatif, cependant 92 % des participants informés de l’indulgence et des aspects positifs d’une plus grande franchise choisissent de révéler leurs mensonges ;
- le goût et la pratique du secret entraîne un lourd fardeau psychologique, la transparence dans les relations sociales est associée à un meilleur bien-être psychologique ;
- en milieu professionnel, établir la confiance avec les collègues, permet aussi plus de bien-être au travail.
En synthèse, une meilleure compréhension de la façon dont les gens pensent, ressentent, répondent et se comportent, devrait inciter, au moins dans certaindes situations, à un comportement plus ouvert et plus transparent. Cette ouverture aux autres permet en effet et en général, de donner une image de soi plus positive et apporte de meilleurs niveaux de bien-être et de qualité de vie.
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