PSYCHOSE : Trahie par le volume de matière grise
Le volume de matière grise du cerveau est significativement plus faible chez les personnes atteintes de psychose précoce, révèlent ces travaux de neurologues du King's College de Londres, qui désignent ainsi un nouveau marqueur de la psychose précoce (EOP : Early Onset Psychosis). L'étude, publiée dans Molecular Psychiatry, est la plus grande étude d'imagerie cérébrale jamais réalisée et apporte des niveaux de détails sans précédent sur la maladie.
La recherche révèle en effet que, contrairement à d’autres troubles de la santé mentale, les personnes atteintes d’EOP ont un volume réduit de matière grise dans presque toutes les régions du cerveau. Une cartographie détaillée qui va considérablement faciliter le diagnostic mais aussi le suivi de la réponse au traitement, chez ce groupe de patients.
L’EOP est une psychose qui survient avant l’âge de 18 ans, au cours donc de la période critique de développement du cerveau. Les personnes diagnostiquées avec la maladie sont susceptibles de A ce jour, la recherche sur l’EOP reste limitée. C’est pourquoi cette collaboration internationale apporte une avancée notable dans la compréhension de la maladie.
Moins de matière grise, "plus" de psychose
L’étude a combiné des scintigraphies cérébrales de Norvège, d'Espagne, du Canada, d'Italie, d'Australie et du Royaume-Uni, de 482 patients atteints d'EOP vs 469 témoins sains. L’analyse des données révèle que :
- les participants atteints d'EOP présentent des volumes de matière grise inférieurs dans presque toutes les régions du cerveau vs témoins sains, avec un effet marqué dans le cortex cingulaire médian gauche, une zone du cerveau impliquée dans la formation et le traitement des émotions, de l’apprentissage et de la mémoire ;
- les participants ayant développé une EOP à un âge plus avancé présentent des volumes de matière grise inférieurs également dans un certain nombre de petites régions du cerveau vs ceux chez qui l'apparition est plus précoce.
L’un des auteurs principaux, le Dr Matthew Kempton, chercheur en psychiatrie et en neuroimagerie au King’s College commente : « La psychose précoce peut avoir un impact dévastateur sur la vie et le bien-être d'une personne, mais notre compréhension de la maladie reste encore malheureusement limitée. Cette étude, la plus grande analyse de neuroimagerie menée à ce jour sur le sujet, permet de retenir qu’un volume de matière grise inférieur dans presque toutes les régions du cerveau est bien un marqueur de la maladie ».
Un logiciel a spécialement été développé pour cartographier avec précision les sites de diminutions locales du volume cérébral. Ce logiciel permet de traiter beaucoup plus de données de scintigraphies cérébrales et pourra également permettre de mieux comprendre, détecter et surveiller d’autres troubles de la santé mentale.
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