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RAPAMYCINE : La meilleure des médecines anti-âge ?

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 2 jours
Nature Aging
La rapamycine, le médicament anti-âge actuellement le plus prometteur (Visuel Max Planck Institute for Biology of Ageing)

Ces experts en biologie du vieillissement du Max Planck Institute travaillent sur la rapamycine, le médicament anti-âge actuellement le plus prometteur. Si la preuve de ses bénéfices a déjà été apportée chez l’animal, il reste nécessaire néanmoins à préciser le dosage et la durée du traitement pour un avantage maximum. Alors que pour obtenir le maximum d'effets bénéfiques, le composé devrait probablement être administré à vie, même aux faibles doses utilisées dans la prévention du déclin lié à l'âge, des effets secondaires négatifs peuvent survenir. Cette équipe qui publie dans la revue Nature Aging, cherche à identifier la juste mesure.

 

La rapamycine est maintenant bien connue pour ses effets positifs sur la durée de vie et la santé, des effets démontrés par des études précliniques menées en laboratoire. L’équipe allemande montre ici pour la première fois, toujours chez l’animal, qu'une brève exposition à la rapamycine a les mêmes effets positifs qu'un traitement à vie. Ces conclusions, qui changent la donne, ouvrent la voie d’une utilisation chez l'Homme.

La tendance est à la « géroprotection » et au rajeunissement

Avec le vieillissement des populations mais aussi l’évolution des standards de nos modes de vie occidentaux, la lutte contre les effets de l’âge est de plus en plus au centre des préoccupations des chercheurs et du public. Les changements de mode de vie ont un impact considérable sur la santé des personnes âgées et sur la durée de vie en bonne santé, mais ne suffisent pas à eux seuls à prévenir la vieillesse ou mieux, à l’inverser

Le repositionnement de médicaments existants pour la géroprotection pourrait constituer une approche supplémentaire dans la prévention du déclin lié à l'âge. Or le médicament anti-âge le plus prometteur actuellement est la rapamycine, un inhibiteur de la croissance cellulaire et un immunosuppresseur normalement utilisé dans le traitement du cancer et après les greffes d'organes.

 

« Aux doses utilisées cliniquement, la rapamycine peut avoir des effets indésirables, mais ces effets secondaires ne seraient pas tolérables dans l’optique d‘une prévention des effets de l’âge ou d’un rajeunissement », précise l’un des auteurs principaux, le Dr Paula Juricic, chercheur en biologie du vieillissement à l'Institut Max Planck.

 

Une brève exposition suffit : c’est la nouveauté de cette recherche : en testant différentes durées de traitement :

 

  • chez les mouches des fruits, les biologistes montrent qu'une brève fenêtre de 2 semaines de traitement à la rapamycine chez les jeunes mouches adultes les protège contre les pathologies intestinales liées à l'âge et permet de prolonge leur vie ;
  • 3 mois de traitement chez de jeunes souris induit des effets bénéfiques similaires sur la santé qu’un traitement plus long à l’âge moyen.

 

Ces études expérimentales suggèrent que de brefs traitements médicamenteux au début de l'âge adulte offrent une protection tout aussi forte qu’un traitement continu commencé en même temps ou plus tard dans la vie. Ainsi, le traitement à la rapamycine exerce les effets les plus forts et les meilleurs lorsqu'il était administré au début de la vie- vs à l'âge moyen. Des mouches traitées avec de la rapamycine à la fin de leur vie, en revanche, n’en tirent aucun bénéfice.

« La mémoire de la rapamycine est activée principalement au début de l'âge adulte »,

explique le Dr Thomas Leech, co-auteur de l’étude.

 

Ainsi, sur une courte durée, le traitement par rapamycine devient plus envisageable chez l’Homme, avec un risque très réduit d’effets indésirables. Il reste à regarder quels seraient ses avantages s’il était initié un peu plus tard dans la vie…


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