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RECONSTRUCTION du LIGAMENT CROISÉ ANTÉRIEUR : Comment bouger après la chirurgie ?

Actualité publiée il y a 6 années 1 mois 2 jours
Medicine & Science in Sports & Exercise
Un patient sur 3 qui subissent une chirurgie de reconstruction du LCA souffrira d'arthrose au genou dans les 10 années qui suivent son intervention.

Le succès à long terme de la reconstruction du ligament croisé antérieur (LCA du genou) est lié à la façon dont vous « bougez » après la chirurgie, constate cette équipe de l’Université Brigham Young (Utah), qui a cherché à comprendre pourquoi de nombreux patients opérés du LCA se retrouvent avec une arthrose au genou. Cette étude, présentée dans la revue Medicine & Science in Sports & Exercise montre l’importance d’éviter la sous-charge comme la surcharge, nuisibles au cartilage et donc de rétablir la mécanique du mouvement, par la kinésithérapie par exemple, de manière à améliorer les chances d'éviter l'arthrose.

 

Un patient sur 3 qui subissent une chirurgie de reconstruction du LCA souffrira d'arthrose au genou dans les 10 années qui suivent son intervention. Et un patient sur 2 a un risque très élevé d’être atteint d’un handicap physique irrécupérable. Cherchant à expliquer cette difficulté de récupération, l’équipe a exploré 2 théories :

  • la blessure au genou elle-même peut provoquer une inflammation persistante et chronique entraînant des modifications tissulaires sous-jacentes ;
  • les patients qui subissent cette lésion au LCA finissent par se déplacer différemment lors d'activités comme la course, le saut et la marche, ce qui aggrave les dommages au cartilage au fil du temps.

 

En se basant sur ces théories, les chercheurs de l’Université Brigham Young avec leurs collègues de l’Université de Caroline du Nord ont observé la biomécanique de la marche de 130 sujets ayant subi une chirurgie de reconstruction du LCA, entre 6 mois et 13 ans auparavant. Les participants, équipés de marqueurs rétroréfléchissants sur les jambes, capturés par caméras, ont été invités à marcher comme s'ils marchaient normalement et tranquillement sur un trottoir, à vitesse constante. Les chercheurs ont notamment recueilli des données sur la force de réaction du sol sur la jambe lésée pendant la marche. Cette analyse conclut à un facteur déterminant pour les symptômes de douleur et d’arthrose, la sous-charge ou la surcharge de la jambe opérée :

  • les personnes qui signalent des symptômes persistants après l'opération surchargent ou sous-chargent en marchant leur jambe blessée ;
  • précisément, le groupe symptomatique surcharge ou de sous-charge la jambe blessée de 4 à 5% de plus que le groupe asymptomatique.

 

Une différence de 5% de charge à chaque pas : ainsi, l’efficacité de la reconstruction du LCA n’est ici évidemment pas remise en question, c’est plutôt le mode de récupération qui retient l’attention : « La façon dont vous bougez est liée au résultat de votre chirurgie », résument les auteurs. « Au premier abord, ces différences de charge peuvent sembler relativement faibles, cependant, une différence de 5% à chaque pas, durant chaque mois, chaque année puis sur toute une durée de vie peut conduire à une maladie progressive et chronique comme l'arthrose post-traumatique ».

 

Quelle implication pour les patients ? les auteurs recommandent aux patients ayant subi cette chirurgie de reconstruction du LCA de veiller à bien « rétablir la mécanique du mouvement de manière à améliorer les chances d'éviter l'arthrose ».

Cela passe concrètement par l’adhésion à un programme de kinésithérapie ou de renforcement de la force. Sous surveillance, bien sûr.


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