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RÉGIME, microbiote et graisses : Le trio qui détermine le cholestérol

Actualité publiée il y a 2 heures 38 min 16 sec
Nature
Les microbes intestinaux bénéfiques et le corps travaillent étroitement ensemble pour affiner et optimiser le métabolisme des graisses et les niveaux de cholestérol (Visuel Adobe Stock 313527752)

Les microbes intestinaux bénéfiques et le corps travaillent étroitement ensemble pour affiner et optimiser le métabolisme des graisses et les niveaux de cholestérol. C’est le décryptage de cette équipe d’endocrinologues de la Weill Cornell Medicine qui révèle avec ces travaux, publiés dans la revue Nature, que le régime alimentaire, le microbiote intestinal et les graisses interagissent, constituant ainsi une voie de contrôle du cholestérol. Ces travaux contribuent à expliquer pourquoi les fibres sont essentielles et si précieuses.

 

Les bonnes bactéries intestinales et le corps travaillent ensemble pour affiner le métabolisme des graisses et régler les niveaux de cholestérol. Cette recherche décrypte les relations mutuellement favorables qui facilitent la digestion des aliments et l'absorption des nutriments essentiels nécessaires à la survie de l'hôte et de ces bons microbes intestinaux. Avec, au cœur de cette interaction bénéfique, la production de molécules bioactives.

Le rôle clé des acides biliaires

Parmi ces molécules bioactives, les acides biliaires ou « bile » produits à partir du cholestérol dans le foie, puis acheminés vers l’intestin où ils favorisent la digestion des graisses. Les scientifiques savent que les bactéries intestinales modifient les acides biliaires en une forme qui stimule un récepteur appelé FXR, qui réduit la production de bile.

 

L’étude révèle qu’une enzyme produite par les cellules intestinales convertit les acides biliaires en une forme différente qui a l’effet opposé. Cette forme modifiée, appelée acide biliaire-méthylcystéamine (BA–MCY), inhibe FXR pour favoriser la production de bile et stimuler le métabolisme des graisses. Il existe ainsi

« un dialogue entre les microbes intestinaux et le corps essentiel pour réguler la production d’acides biliaires »,

explique l’un des auteurs principaux, le Dr David Artis, chercheur au Friedman Center for Nutrition and Inflammation et professeur d’immunologie à la Weill Cornell Medicine.

 

Les acides biliaires aident le système digestif à décomposer les graisses en formes que le corps peut assimiler et utiliser. Mais il devient désormais clair que les acides biliaires sont plus que de simples aides digestives : ils agissent aussi comme des molécules de signalisation, régulant les niveaux de cholestérol, le métabolisme des graisses, et plus encore. Cette action passe par la liaison à FXR, qui agit comme un feu de circulation et contrôle le métabolisme du cholestérol.

 

La recherche exploite la métabolomique pour identifier chez des souris normales ou privées de microbiote, les molécules qui sont fabriquées par les microbes intestinaux et celles qui sont produites par le corps.

 

  • Parmi ces molécules, les BA-MCY apparaissent à la fois produites par l’animal et dépendantes de la présence de microbes intestinaux :
  • des molécules qui ne sont donc pas produites par les microbes intestinaux mais qui dépendent de leur présence ;
  • ces molécules permettent au corps de contrecarrer les signaux du microbe pour produire moins d’acide biliaire, empêchant ainsi le ralentissement du métabolisme du cholestérol ;
  • ainsi, lorsque les bactéries intestinales produisent beaucoup d’acides biliaires qui activent fortement le FXR, le corps les repousse en produisant des BA-MCY, garantissant ainsi que le système d’acide biliaire reste équilibré ;
  • ainsi aussi, l’augmentation des niveaux de BA-MCY contribue à réduire l’accumulation de graisse dans le foie ;
  • l’augmentation de l’apport en fibres alimentaires améliore également la production de BA-MCY…

Ces données suggèrent donc de nouvelles cibles thérapeutiques pour les troubles métaboliques, notamment la stéatose hépatique, l’hypercholestérolémie et les troubles liés à l’obésité. Des approches diététiques telles que l’augmentation de l’apport en fibres sous certaines formes pourraient aussi aider en soutenant le système de contrôle et d’équilibre du corps.


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