RÉGIME riche en GRAISSES : Éliminer le risque métabolique, c’est possible
On sait qu’adopter un régime alimentaire trop riche, de type « occidental », entraîne des risques accrus de différentes maladies métaboliques, dont l’obésité et ses comorbidités, le diabète de type 2, le syndrome métabolique, la maladie cardiovasculaire et la stéatose hépatique. Cependant, cette équipe de nutritionnistes du Karolinska Institutet (Suède) soutient qu’il est possible d’éliminer les dysfonctionnements métaboliques causés par un régime trop riche en graisses. L'étude menée chez l’animal, montre qu'il est possible d'éliminer ces effets délétères en abaissant les niveaux d’une protéine, l’apolipoprotéine CIII (apoCIII), un régulateur clé du métabolisme des lipides. Cette nouvelle cible clé pour lutter contre les comorbidités de l’obésité, est documentée dans la revue Science Advances.
La même équipe avait précédemment montré que l'apoCIII augmente dans les hormones secrétées par les îlots de Langerhans du pancréas, en parallèle avec un développement de la résistance à l'insuline et du diabète.
Une baisse du taux d'apoCIII, même avec un régime riche en graisses, inverse les troubles métaboliques
L’équipe a nourri 2 groupes de souris avec un régime riche en graisses dès l'âge de 8 semaines, et un groupe témoin de souris avec un régime normal. L'un des groupes suivant un régime riche en graisses a reçu, dès la naissance, un traitement dit antisens (ASO) permettant de réduire les taux d'apoCIII, et l’autre après 10 semaines de régime. L’expérience montre que :
- après une période de 10 semaines, toutes les souris du premier groupe étaient obèses, résistantes à l'insuline et avaient développé une stéatose hépatique. Cependant, après le traitement ASO, toujours sous régime riche en graisses, ces souris bénéficient d’une une normalisation du métabolisme du glucose, du poids et de la morphologie du foie ;
- quant au groupe traité avec ASO depuis le début, il semble protégé contre le risque de troubles métaboliques, la composition corporelle et le métabolisme ne sont pas modifiés par le régime riche en graisses.
Quels mécanismes sous-jacents ? Le traitement qui abaisse l'apoCIII induit une augmentation de l'activité enzymatique de la lipase et une absorption des lipides par les récepteurs vers le foie. Les acides gras sont convertis en cétones utilisées pour la production de chaleur dans le tissu adipeux brun, précise l’auteur principal, Ismael Valladolid-Acebes, professeur de médecine moléculaire et de chirurgie au Karolinska Institutet.
« Une baisse des taux d'apoCIII, en dépit de la poursuite d’un régime riche en graisses, non seulement protège, mais inverse les désordres métaboliques induits par les graisses, en favorisant une sensibilité globale accrue à l'insuline ».
Des conclusions et une cible à exploiter pour lutter contre les comorbidités de l’obésité.
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