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RÉSILIENCE : Une « histoire » de tripes et de mental

Actualité publiée il y a 3 jours 15 heures 21 min
Nature Mental Health
La résilience est façonnée à la fois par l’activité du microbiome intestinal et par le cerveau (Visuel Adobe Stock 703908414)

La résilience façonnée à la fois par l’activité du microbiome intestinal et par le cerveau, c’est le modèle proposé par cette équipe de psychologues de l’Université de Californie - Los Angeles (UCLA). Précisément, la recherche publiée dans la revue Nature Mental Health, révèle que les personnes résilientes présentent une activité neuronale dans les régions du cerveau associée à une meilleure cognition et à la régulation des émotions, et qu'elles sont plus attentives et mieux à même de décrire leurs sentiments. Ces mêmes personnes, plus résilientes, présentent aussi une activité saine du microbiome intestinal liée à une bonne santé intestinale.

 

Plutôt que d'examiner l'activité et la composition du microbiome liées à des maladies comme l'anxiété et la dépression, les chercheurs inversent ici le scénario et précisent les caractéristiques du microbiome intestinal et du cerveau, associées à la résilience à différents types de stress, dont la discrimination et l’isolement social. L’équipe se concentre sur les méthodes permettant de faire face au stress, car il est démontré que le stress non traité peut augmenter le risque de maladie cardiaque, d'accident vasculaire cérébral, d'obésité et de diabète. Bien que le stress soit un élément inévitable de la vie, étudier comment gérer le stress et gagner en résilience, peut aider à prévenir de nombreuses maladies.

 

L’auteur principal, le Dr Arpana Gupta, expert du microbiome et chercheur à l'UCLA précise que c’est la première étude à explorer cette corrélation entre la résilience, le cerveau et le microbiome intestinal.

Des "tripes" et du mental

L’étude a évalué la résilience de 116 participants dont la capacité d’acceptation positive du changement ​​et les participants ont été répartis en 2 groupes, « élevé » sur l’échelle de résilience et faible sur la même échelle. Les participants ont également subi une imagerie IRM et des échantillons de selles 2 ou 3 jours avant cette évaluation ont été analysés. L’analyse de ces données à la fois psychologiques, cérébrales et intestinales révèle que :

 

  • Les participants très résilients sont moins anxieux et moins déprimés, moins enclins à juger ;
  • leur activité cérébrale est plus marquée dans les régions du cerveau associées à la régulation émotionnelle, ils présentent une meilleure cognition vs les participants à faible résilience ;
  • en pratique, ces participants « ne prennent pas la fuite », sont plus aptes à réguler leurs émotions, moins susceptibles de dramatiser et plus aptes à « garder la tête froide ».
  • l’activité microbiologique est également différente chez ces participants plus résilients : leurs microbiomes excrètent plus de métabolites, présentent une activité génétique associée à une faible inflammation et à une barrière intestinale solide et saine ;
  • une barrière intestinale fragile ou « fuyante » causée par une inflammation et qui altère la capacité de la barrière intestinale à absorber les nutriments essentiels apparaît ainsi associée à une moindre résilience.

« La résilience est véritablement un phénomène global du corps qui affecte non seulement le cerveau, mais également le microbiome et sa production de métabolites ».

D’autres recherches vont regarder si une intervention visant à accroître la résilience peut modifier l’activité cérébrale et intestinale. L’idée pourrait être celle de traitements ciblant à la fois le cerveau et l'intestin qui pourraient favoriser la résilience et donc contribuer à prévenir les maladies.

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