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RISQUE CARDIOVASCULAIRE : Exacerbé par la pollution de l’air

Actualité publiée il y a 6 mois 1 semaine 5 jours
BMJ
L'étude confirme une association forte entre une exposition chronique à la pollution atmosphérique et le risque d'hospitalisation cardiovasculaire, en particulier pour les personnes âgées (Visuel Adobe Stock 231188955)

Ce n’est pas la première étude à alerter sur la hausse des hospitalisations, de causes cardiovasculaires, avec l’augmentation de la pollution de l’air. Cette nouvelle recherche, menée par une équipe de la Harvard T.H. Chan School of Public Health (Boston), confirme, dans le British Medical Journal (BMJ), une association forte entre une exposition chronique à la pollution atmosphérique et le risque d'hospitalisation cardiovasculaire, en particulier chez les personnes âgées. Pour la première fois, ces associations sont précisées en fonction du niveau de PM2,5 et pour chaque maladie cardiovasculaire.

 

Parmi les principales conclusions, on note :

  • toujours l’impact particulier des particules fines (PM2,5) sur ce risque d’hospitalisation cardiovasculaire chez les personnes âgées ;
  • des impacts disproportionnés sur les résidents des quartiers socio-économiquement défavorisés, plus exposés à la pollution ;
  • l’absence de seuil sûr pour l'exposition chronique aux PM2,5 et l’insuffisance de « rigueur » des normes actuelles concernant les niveaux moyens annuels tolérables de PM2,5, en santé publique en général.

PM2,5, pas de risque zéro !

L’un des auteurs principaux, Yaguang Wei, chercheur en santé environnementale explique que « le moment est critique et la mise en œuvre de politiques de contrôle de la pollution atmosphérique aura des implications profondes pour la santé publique ». L’équipe rappelle notamment que début février 2024, l’Environmental Protection Agency (EPA) a mis à jour ses normes nationales de qualité de l’air ambiant, abaissant le niveau annuel moyen autorisé de PM2,5 du pays de 12 microgrammes par mètre cube (μg/m3) à 9 μg/m3. Mais, selon ces chercheurs, cette baisse de seuil est loin d’être satisfaisante.

 

L’étude a rapproché les données de dossiers de santé et les niveaux d'exposition aux PM2,5 de près de 60 millions de bénéficiaires de Medicare, âgés de 65 ans et plus, sur la période 2000-2016. Les chercheurs ont développé une carte prédictive des niveaux de PM2,5 et suivi chaque participant chaque année jusqu'à sa première hospitalisation en raison de l’un des 7 types de maladies cardiovasculaires (MCV) :

  1. cardiopathie ischémique,
  2. maladie cérébrovasculaire,
  3. insuffisance cardiaque,
  4. cardiomyopathie,
  5. arythmie,
  6. anévrismes de l'aorte thoracique
  7. anévrismes de l'aorte abdominale.

Cette large analyse conclut que :

 

  • une exposition moyenne sur 3 ans aux PM2,5 est associée à un risque accru de première hospitalisation pour toutes les maladies cardiovasculaires, en particulier les cardiopathies ischémiques, les maladies cérébrovasculaires, l'insuffisance cardiaque et l'arythmie ;
  • lorsque l’exposition chronique aux PM2,5 était comprise entre 7 et 8 μg/m3, ce qui est représentatif du niveau moyen actuel observé dans les pays riches, le risque d’hospitalisation pour maladie cardiovasculaire chez les personnes âgées dépasse les 3 % chaque année ;
  • lorsque l’exposition chronique aux PM2,5 respecte la directive de l’OMS de moins de 5 μg/m3, le risque moyen d’hospitalisation pour maladie cardiovasculaire était de 2,5 % chaque année ;
  • ainsi, l'abaissement des niveaux moyens annuels de PM2,5 de 7 à 8 μg/m3 à moins de 5 μg/m3 permettrait de réduire de 15 % les hospitalisations cardiovasculaires.

 

Pas de risque « 0 » : cependant, les résultats suggèrent que pour protéger la santé cardiovasculaire, il n’existe pas de seuil sûr pour l’exposition chronique aux PM2,5. Et

les risques pour la santé liés à une exposition chronique aux PM2,5 perdurent pendant au moins 3 ans.

« Des actions de réduction de la pollution sont donc nécessaires de toute urgence pour alléger le fardeau des maladies cardiovasculaires, une des principales causes de décès et un contributeur majeur aux coûts des soins de santé. Et la norme PM2,5 récemment mise à jour de l'EPA est clairement insuffisante pour la santé publique », concluent les auteurs.


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