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ROTAVIRUS : La protéine qui fait la gravité de la gastro

Actualité publiée il y a 14 heures 27 min 13 sec
Science Advances
Près de 500.000 enfants dans le monde meurent chaque année de gastroentérites à rotavirus (Visuel Adobe Stock 818010206)

Près de 500.000 enfants dans le monde meurent chaque année de gastroentérites à rotavirus. Cette équipe de biologistes et de gastroentérologues du Baylor College (Texas) identifie une protéine critique du rotavirus qui détermine la gravité de la maladie gastro-intestinale associée. Cette découverte, documentée dans la revue Science Advances, non seulement améliore notre compréhension de la façon dont le rotavirus, la cause la plus courante de gastro-entérite aiguë chez les enfants, rend malade, mais inspire aussi une nouvelle cible thérapeutique prometteuse.

 

La recherche est la première à décrypter le rôle décisif de la protéine NSP4 du rotavirus, à la fois nécessaire et suffisante pour induire l'infection. La protéine perturbe la signalisation calcique non seulement dans les cellules infectées mais aussi dans les cellules voisines non infectées. Ce sont ces perturbations de la signalisation qui affectent la gravité de la maladie à rotavirus.

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Joseph Hyser, professeur de virologie moléculaire et de microbiologie au Baylor, rappelle que « le rotavirus est responsable à lui seul d’un quart de tous les cas de gastroentérite aiguë pédiatrique grave ». La maladie se manifeste par une diarrhée aqueuse, des vomissements, de la fièvre et des douleurs abdominales et la réhydratation orale et les vaccins antirotavirus ne parviennent pas à éliminer totalement le fardeau de la maladie.

 

L’étude examine comment NSP4 pendant l’infection, contribue à la gravité de la maladie.

 

L’équipe a découvert, à la fois in vitro sur des cellules cultivées en laboratoire et des cultures d’organoïdes intestinaux et in vivo sur des modèles animaux, que le rotavirus déclenche des signaux calciques anormaux connus sous le nom d’« ondes calciques intercellulaires » qui rayonnent des cellules infectées vers les cellules voisines non infectées :

  • ainsi, NSP4 est impliquée dans le déclenchement des ondes calciques ;

  • la capacité du rotavirus à générer des ondes calciques s’avère même entièrement attribuable à la protéine NSP4 ;
  • les ondes calciques contribuent à la réplication et à la virulence du rotavirus ;
  • les ondes calciques déclenchent une réponse immunitaire, impliquant la dysrégulation du calcium comme moyen de reconnaissance virale ;
  • l’inhibition de ces signaux diminue la gravité de la maladie.

 

En conclusion, la protéine NSP4 est impliquée à la fois dans la gravité de la maladie à rotavirus et dans la réponse de l’hôte au niveau aberrant de signalisation calcique.

 

Des résultats qui suggèrent que la manipulation de NSP4 pourrait conduire à de nouvelles stratégies pour prévenir ou traiter les infections à rotavirus.


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