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ROUGEOLE : La diminution de l’immunité vaccinale est-elle préoccupante ?

Actualité publiée il y a 1 mois 3 semaines 3 jours
The Lancet Public Health
Son incidence a pratiquement doublé dans le monde en 1 an, révélait un récent bilan sur la rougeole (Visuel Adobe Stock 282167028)

Son incidence a pratiquement doublé dans le monde en 1 an, révélait un récent bilan sur la rougeole. Cette large étude, menée par des épidémiologistes et des virologues de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, et publiée dans le Lancet Public Health, rappelle que le vaccin ROR reste bien la meilleure protection contre la maladie, même si le niveau de protection vaccinale diminue légèrement au fil du temps. Des données qui réaffirment l’efficacité du vaccin à vie pour plus de 95 % des personnes vaccinées.

 

La rougeole est une maladie extrêmement contagieuse, propagée par un virus qui se transmet par la respiration, la toux, les éternuements. N'importe qui peut être infecté, cependant la maladie est plus fréquente chez les enfants et peut provoquer une maladie grave, des complications, voire la mort. Le schéma vaccinal est de 2 doses du vaccin ROR avant l’âge de 5 ans. Contrairement à d’autres virus, le virus de la rougeole ne mute pas beaucoup au fil du temps, et l’efficacité de la vaccination infantile reste donc élevée tout au long de la vie.

 

L’analyse, menée en Angleterre montre bien que la plupart des cas de rougeole sont recensés chez des enfants et des jeunes non vaccinés, mais elle révèle aussi une légère progression de la proportion de cas de rougeole chez les personnes ayant reçu 2 doses du vaccin ROR, en particulier chez les jeunes adultes. Cette observation pose bien sûr question sur l’efficacité du vaccin qui diminue donc très légèrement, précisément de 0,04 % chaque année.

 

Cette baisse d’immunité vaccinale est préoccupante car en dépit d’une large vaccination contre la rougeole, de petites baisses de couverture vaccinale ont pu entrainer des résurgences de cas de rougeole entre 2015 et 2020 en Europe. La majorité des cas se sont ainsi produits dans des communautés ayant de faibles taux de vaccination- mais la proportion de cas de rougeole chez les personnes doublement vaccinées a également augmenté.

 

L’étude est une modélisation mathématique des cas de rougeole en Angleterre suggère que, bien que le vaccin RRO reste hautement protecteur contre les infections de rougeole à vie, le lent déclin de l'immunité induite par le vaccin pourrait entraîner une augmentation de l’importance des épidémies et modifier aussi la propagation de la maladie dans les régions ou les pays où les cas restent rares.

 

  • 3 scénarii sont ici envisagés qui confirment que la tendance de légère diminution de l'immunité vaccinale reste la plus proche des données réelles. Ces scenarii soulignent et rappellent aussi que la meilleure façon de protéger les populations contre la maladie est bien de maintenir des niveaux élevés de couverture vaccinale.

On retiendra de cette analyse (menée en Angleterre), que :

  • la très grande majorité des cas de rougeole recensés concernent toujours des personnes non vaccinées ;

  • entre 2011 et 2019, la proportion de cas de rougeole chez les adultes ayant reçu 2 doses du vaccin a progressé de 1,9 % à 7,2 % ;
  • si la cause de cette augmentation reste incertaine, un lent déclin de l’immunité /efficacité vaccinale doit être envisagé ;
  • le vaccin ROR reste cependant la mesure la plus efficace pour prévenir l'infection par la rougeole ;
  • une couverture vaccinale d’au moins 95 % reste essentielle pour prévenir les épidémies.

 

Explications possibles des cas recensés chez les personnes doublement vaccinées : les chercheurs suggèrent que :

 

  1. la proportion de personnes ayant acquis une immunité vaccinale étant bien plus importante que celle ayant acquis une immunité naturelle, cela pourrait expliquer la proportion de cas rares où 2 doses de vaccin ont entraîné une absence de réponse immunitaire ;
  2. ensuite, plus simplement, l'immunité induite par le vaccin pourrait avoir diminué.

 

C’est ce que concluent les différentes modélisations : « Bien que nos résultats suggèrent qu'une légère diminution de l'immunité due au vaccin ROR au fil du temps explique cette modeste augmentation des cas de rougeole chez des personnes doublement vaccinées, il est important de se rappeler que le plus grand facteur de risque d’épidémie de rougeole est de loin le faible taux de vaccination. Le vaccin ROR reste très efficace. Enfin, de précédentes recherches suggèrent que les symptômes de la rougeole chez les personnes vaccinées sont plus légers que chez les personnes non vaccinées », conclut le Dr Alexis Robert, de la London School of Hygiene & Tropical Medicine.


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