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SAISONNALITÉ VIRALE : Elle s’explique aussi par la cyclicité des UV

Actualité publiée il y a 4 années 2 semaines 4 jours
iScience
Cette étude documente le rôle du soleil dans la propagation des maladies respiratoires virales (Visuel Adobe Stock 330537645)

Ces chercheurs de l’Istituto Nazionale di Astrofisica (Université de Milan) travaillent à comprendre pourquoi la plupart des épidémies virales, comme c’est probablement le cas de COVID-19, se propagent de manière cyclique, avec un pic en automne et en hiver dans les régions tempérées du globe ? Selon ces experts, la réponse est intimement liée à notre soleil :

Leur modèle montre que la prévalence et l'évolution des épidémies virales respiratoires, sont fortement corrélées à la quantité d'irradiation solaire quotidienne d’une région donnée du monde à un moment donné de l'année. A cette cyclicité de l’ensoleillement et de l’action antivirale des UV s’ajoute la cyclicité de notre immunité. Ces travaux publiés dans la revue iScience apportent une explication logique à ces pics de saisonnalité.

 

«Notre modèle offre une réponse simple à une question scientifique cruciale toujours non résolue», explique l’auteur principal, Fabrizio Nicastro : « Pourquoi ces vagues cycliques et qu'est-ce qui déclenche et détermine une telle saisonnalité ? Nous émettons l’hypothèse que la cause de cette saisonnalité est le mécanisme même qui induits les saisons sur notre planète : la quantité d’irradiation solaire sur la Terre ».

Le modèle prédit des cycles intermittents et marqués, qui finissent par se stabiliser (Visuel Paolo Bonfini, Université de Crète)

L’irradiation solaire en cause dans la saisonnalité virale

Il est bien connu que la lumière ultraviolette (UV) est capable de désactiver des virus et des bactéries de toutes sortes. La lumière UV solaire qui atteint la Terre doit donc exercer une action désinfectante sur les zones exposées de la planète. L'efficacité de la désactivation UV d'un virus ou d'une bactérie en particulier dépend du virus ou de la bactérie elle-même, mais, pour un endroit donné sur Terre, elle est sans aucun doute plus élevée lorsque l'irradiation solaire est plus forte (en été) et plus faible lorsque l'irradiation solaire est plus faible (en hiver).

 

Une telle cyclicité de l'action de « désinfection solaire », avec une fréquence annuelle, est capable de résonner de manière constructive avec une autre fréquence typique des épidémies : la perte d'immunité de l'hôte du virus en raison de sa dérive antigénique. La combinaison de ces deux mécanismes déclenche la saisonnalité des épidémies, sur des échelles de temps allant de quelques années à des dizaines d'années, selon la fréquence antigénique.

 

Le modèle proposé par les chercheurs italiens reproduit avec précision la saisonnalité observée à différents endroits de la Terre pour les épidémies avec leur taux de reproduction -d’environ 1 pour une épidémie de grippe classique et pouvant atteindre 2 ou 3 comme la pandémie actuelle de SRAS-CoV-2-. Ces modèles prédisent …

des cycles intermittents et marqués, qui finissent par se stabiliser

(sur des échelles de temps qui dépendent de la fréquence du décalage antigénique) en cycles annuels d'intensité modérée synchronisés toujours de façon saisonnière.

 

« D'un point de vue épidémiologique, ces modèles clarifient un mystère de longue date : pourquoi les épidémies de grippe disparaissent-elles chaque année alors que l'immunité collective est loin d’être atteinte ? ».

 

Certes, la capacité de prédiction du modèle dépend également, très largement, et au-delà de l’ensoleillement, des mesures de restriction et de prévention mises en œuvre, mais le modèle permet de mieux comprendre ce phénomène de vagues successives et d’espérer des vagues de moins en moins marquées.