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SANTÉ CARDIAQUE tout de suite, pour éviter les troubles cognitifs après

Actualité publiée il y a 4 heures 15 min 2 sec
Stroke
L'insuffisance cardiaque, la fibrillation auriculaire et les maladies coronariennes sont liées aux troubles cognitifs, plus tard dans la vie (Visuel Adobe Stock 915110411)

L'insuffisance cardiaque, la fibrillation auriculaire et les maladies coronariennes sont liées aux troubles cognitifs, réaffirme cette déclaration scientifique de l'American Heart Association (AHA) qui va jusqu’à recommander de « s'occuper de la santé cardiovasculaire pour réduire le risque de troubles cognitifs plus tard dans la vie ». De nouvelles données à l’appui, publiées dans la revue Stroke qui rappellent la relation entre santé cardiaque, cardiovasculaire, cérébrovasculaire et cognitive ou « les contributions cardiaques à la santé cérébrale ».

 

De précédentes recherches ont ainsi révélé que :

 

  • 14 à 81 % des patients souffrant d'insuffisance cardiaque souffrent d'un certain degré de déficience cognitive pouvant affecter les fonctions du langage, de la mémoire ou la fonction exécutive ;
  • les personnes atteintes de fibrillation auriculaire ont un risque accru de 39 % de troubles de la mémoire ou de problèmes de réflexion ;
  • les adultes atteints d'une maladie cardiaque ont un risque accru de 27 % de démence ;
  • jusqu'à 50 % des patients subissent un déclin cognitif après une crise cardiaque.

 

Gérer la santé cardiaque dès le plus jeune âge pour réduire la déficience cognitive plus tard

L’étude met en exergue 3 maladies cardiovasculaires courantes chez l’adulte, l'insuffisance cardiaque, la fibrillation auriculaire et la maladie coronarienne et suggère que toutes 3 sont liées aux troubles cognitifs et à un risque accru de démence. Il s’agit d’une revue de la littérature publiée sur la relation entre la santé cardiovasculaire et la santé cérébrale, dont les troubles cognitifs et neuropsychologiques.

Une interconnectivité profonde entre le cerveau et le cœur

L’un des auteurs principaux, le Dr Fernando D. Testai, Mprofesseur de neurologie et de neurologie vasculaire à l’Université de l’Illinois précise que « la démence est généralement considérée comme une maladie incurable et implacable qui n’est pas évitable. Pourtant, de nombreuses preuves montrent qu’adopter un mode de vie sain, identifier et traiter les facteurs de risque vasculaires tôt permet de préserver une fonction cérébrale normale et de limiter le risque de maladie d’Alzheimer et d’autres démences. En d’autres termes,

Les troubles cognitifs, la maladie d’Alzheimer et autres démences sont évitables, dans une large mesure ».

L’insuffisance cardiaque est un fardeau de santé publique majeur dont les causes sous-jacentes incluent l’hypertension artérielle, l’obésité et le diabète de type 2. L’insuffisance cardiaque est clairement liée aux troubles cognitifs, pouvant compromettre le fonctionnement au quotidien, dont les soins personnels et la gestion des médicaments, chez les patients âgés. La méta-analyse confirme que :

 

  • près de 50 % des personnes atteintes d’insuffisance cardiaque souffrent d’une forme de déficience cognitive pouvant avoir un impact sur le langage, la mémoire et/ou la fonction exécutive.
  • Pourquoi ? L’insuffisance cardiaque peut entraîner des lésions cérébrales :
  • la diminution du flux sanguin peut provoquer des mini-AVC ou des lésions cérébrales silencieuses ;
  • l’inflammation chronique et l’activation neuro-hormonale, qui contribuent à maintenir l’environnement cérébral, peuvent également contribuer à des lésions cérébrales ;
  • l’obésité et les troubles du sommeil sont des affections courantes chez les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque, également associées à des dysfonctionnements cognitifs ;
  • des modifications cérébrales, telles qu’une  réduction du volume de la matière grise et/ou les lésions de la substance blanche, sont couramment observées dans l’insuffisance cardiaque et contribuent à une réduction de la fonction cérébrale ;
  • des variantes génétiques ont été identifiées comme partagées par les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque et les personnes atteintes de maladies neurodégénératives.

 

La fibrillation auriculaire (FA) est le trouble du rythme cardiaque le plus courant. Son lien avec l’accident vasculaire cérébral (AVC) est connu, cependant, son lien avec le déclin cognitif l’est moins. La méta-analyse révèle que :

 

  • la fibrillation auriculaire augmente le risque de déficience cognitive de 39 % ;
  • fibrillation auriculaire et démences partagent certains facteurs de risque dont l’hypertension artérielle (HTA), le diabète de type 2, l’insuffisance cardiaque, le tabagisme, les maladies vasculaires, les troubles du sommeil et l’âge avancé ;
  • ces facteurs provoquent des changements structurels et fonctionnels du cerveau qui favorisent le déclin cognitif ;
  • le lien direct entre l’AVC et la déficience cognitive, est médié par la fibrillation auriculaire ;
  • la FA induit de petites hémorragies cérébrales, ou microhémorragies, également plus fréquentes et liées au déclin cognitif ;
  • la réduction du débit cardiaque associée à la FA compromet le flux sanguin vers les zones clés du cerveau responsables de la fonction cognitive ;
  • la FA et la maladie d’Alzheimer sont toutes deux associées à une inflammation systémique, et les biomarqueurs inflammatoires sont associés à un risque accru de caillots sanguins et de lésions cérébrales ;
  • un traitement efficace de la FA, notamment par anticoagulants, contrôle du rythme et/ou procédures d'ablation par cathéter permet de réduire le risque de déclin cognitif.
  • Là encore, traiter la FA permet de réduire le risque cognitif.

 

La maladie coronarienne enfin, augmente considérablement le risque de démence et de déficience cognitive. La méta-analyse indique que :

 

  • les personnes atteintes d'une maladie cardiaque ont un risque accru de 27 % de démence vs les personnes exemptes de maladie cardiaque ;
  • jusqu'à 50 % des personnes subissent une perte de fonction cérébrale après une crise cardiaque ;
  • la crise cardiaque est systématiquement liée à un déclin des fonctions cognitives, notamment de la mémoire et des fonctions exécutives ;
  • des niveaux élevés d'accumulation de calcium dans les artères sont liés à un risque plus élevé de démence ;
  • ses facteurs de risque courants comme l’HTA et le diabète de type 2 provoquent une inflammation qui affecte la barrière hémato-encéphalique et réduit le flux sanguin vers le cerveau, ce qui favorise encore le déclin cognitif et la démence ;
  • la maladie coronarienne est également liée à une maladie des petits vaisseaux dans le cerveau et à une réduction du flux sanguin cérébral, ce qui entraîne à nouveau une déficience cognitive ;
  • cette maladie des petits vaisseaux problèmes est largement observée chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer, ce qui confirme ce lien étroit entre les lésions des vaisseaux sanguins ou la maladie cérébrovasculaire et la dégénérescence cérébrale ;
  • des facteurs génétiques qui augmentent le risque de maladie cardiaque peuvent également contribuer au rétrécissement du cerveau et au déclin cognitif.

On retiendra que le déclin cognitif, la maladie d’Alzheimer et les démences sont au moins partiellement évitables :

en réduisant les facteurs de risque vasculaire il apparaît possible de préserver les performances cognitives. Le traitement intensif de la tension artérielle s'est d’ailleurs révélé prometteur pour réduire les troubles cognitifs. Des études suggèrent que la gestion des facteurs de risque cardiovasculaire par des interventions sur le mode de vie telles que le régime alimentaire et l'exercice peuvent aussi contribuer à la santé cognitive.

 

C’est un nouvel appel aux professionnels de santé,

« qui doivent aborder leurs patients de manière holistique, en adoptant une approche visant à améliorer la santé cardiaque tout au long de la vie pour réduire le risque de déficience cognitive, plus tard dans la vie ».


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