SANTÉ CÉRÉBRALE : La relation intime entre démence, AVC et dépression
Ces travaux menés par des neurologues du Mass General Brigham (Boston), soulignent l’importance d’une vision holistique du cerveau pour mieux comprendre les liens sous-jacents entre les différentes maladies cérébrales. En effet, les données de soins cérébraux apportés à un patient souffrant de démence ou victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) prédisent également la dépression en fin de vie. L’équipe décrit ainsi dans la revue Frontiers in Psychiatry, un nouvel outil de suivi, qui permet, aux patients plus âgés, à partir de 12 facteurs physiques et de mode de vie modifiables de protéger leur santé cérébrale.
La dépression tardive, généralement concerne un tiers ou plus des personnes âgées de plus de 60 ans. Mais, comme pour d’autres maladies neurologiques, ce risque de dépression tardive peut être influencé par des choix de vie. L’équipe de Boston a donc développé et validé, avec ses patients, le Brain Care Score (BCS) qui aide les patients mais aussi leurs médecins à identifier les changements de mode de vie susceptibles de réduire les risques de démence et d’AVC.
Cette recherche révèle qu'un score BCS plus élevé est également associé à un risque plus faible de dépression en fin de vie. Ces résultats apportent à la preuve d’une relation étroite entre la démence, des antécédents d’AVC et la dépression, plus tard dans la vie.
Au-delà, l’outil Brain Care Score va « aider n'importe qui dans le monde à répondre à la question :
Que puis-je faire pour mieux prendre soin de mon cerveau ? »,
résume l’un des auteurs principaux, le Dr Jonathan du Massachusetts General Hospital (MGH).
Comment rendre le cerveau plus sain et plus résistant ?
L’étude et l’outil se concentrent sur les facteurs de risque modifiables de la santé cérébrale :
- 4 facteurs de risque physiques principaux : la tension artérielle, le taux d’hémoglobine A1c, de cholestérol et l’indice de masse corporelle (IMC) ;
- 5 facteurs de mode de vie : la nutrition, la consommation d'alcool, le tabagisme, l’activité physique et le sommeil ;
- 3 facteurs socio-émotionnels : le niveau de stress, les relations sociales et avoir un but dans la vie).
Le score est basé sur une échelle de 21 points, 21 points indiquant un risque plus faible de maladie cérébrale.
L'équipe analyse ensuite les données de plus de 350.000 participants de UK Biobank. Cette analyse démontre que :
- une augmentation de 5 points du score BCS est associée à une réduction de 33 % du risque de dépression en fin de vie et à une réduction de 27 % du risque composite de ces 3 maladies cérébrales que sont la dépression, l’AVC et la démence, sur une période de suivi médiane de 13 ans.
- il existe une association substantielle entre le score BCS et le risque de dépression chez les moins de 50 ans ; une donnée précieuse alors que les changements neurobiologiques qui conduisent à la dépression chez les personnes plus jeunes sont moins connus.
« Il reste encore beaucoup à apprendre sur les voies qui contribuent à la dépression, à la démence et aux accidents vasculaires cérébraux en fin de vie, mais ces résultats soulignent l’importance d’une vision holistique du cerveau pour mieux comprendre les liens sous-jacents entre les différentes maladies cérébrales ». En effet, l’étude montre que le risque de ces 3 maladies dépend globalement de facteurs similaires -en grande partie modifiables.
« Cette recherche nous rappelle l’imbrication du système nerveux avec le stress psychosocial et immunologique, ainsi que la possibilité de réduire les vulnérabilités aux dommages cérébraux en aval grâce à l’amélioration de ces facteurs modifiables ».
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