SANTÉ de la PEAU et des CHEVEUX : Attention aux régimes trop riches en graisses
Cette équipe de la Johns Hopkins Médecine (Baltimore) nous décrit dans les Scientific Reports, le développement d’un médicament expérimental, capable d’inverser la perte de cheveux et les dommages cutanés liés aux régimes trop riches en graisse. Cette démonstration d’efficacité, menée à ce stade chez la souris suggère que ce candidat ou d’autres composés pourraient un jour apporter une solution pour accélérer la cicatrisation des plaies et « réparer » la calvitie. L’étude présentée dans les Scientific Reports révèle déjà qu’un régime alimentaire trop riche favorise les lésions cutanées et la perte des cheveux.
Cette série d'expériences menées sur des souris aboutit en effet à 2 conclusions :
- les souris nourries avec un régime riche en graisses et en cholestérol sont plus susceptibles de voir leur pelage s’éclaircir en couleur et en densité et de présenter une inflammation de la peau avec un risque accru de plaies ;
- le composé expérimental permet d’inverser ces effets avec succès.
Les glycosphingolipides ou sphingolipides (GSL), des composants majeurs de la peau et d'autres membranes cellulaires, sont présents dans les cellules qui constituent la couche supérieure de la peau, ainsi que dans les cellules appelées kératinocytes qui aident à réguler la pigmentation des yeux, de la peau et des cheveux. Ainsi, perturber les GSL va affecter l'apparence et la couleur de la peau. Ici, c’est l’excès de GSL qui semble favoriser le risque de lésion cutanée et de perte « de cheveux », chez la souris.
L’excès de GSL en cause : ici, les chercheurs ont d'abord génétiquement modifié un groupe de souris pour en faire des modèles d’athérosclérose, une maladie dans laquelle les artères sont bouchées par des dépôts de graisse. Les chercheurs ont nourri une partie de ces souris avec l’équivalent d’un régime alimentaire occidental riche en graisses et en cholestérol, l’autre groupe recevant un régime alimentaire standard.
- Les souris nourries avec le régime riche ont développé des lésions cutanées et leur pelage s’est éclairci ;
- ces résultats sont devenus plus sévères avec la durée du régime occidental : à 36 semaines, 75% de ces souris présentaient des lésions cutanées et une perte de pelage.
- Des souris nourries avec le régime riche qui ont reçu, en plus un composé synthétique qui bloque la production de GSL voient l’inflammation cutanée et la perte de pelage réduites ;
- les souris nourries avec le régime riche présentent une infiltration de neutrophiles, un type de globule blanc impliqué dans l'inflammation, dans diverses zones cutanées. L’ajout du composé synthétique réduit significativement le nombre de neutrophiles, ce qui réduit l’inflammation cutanée et la lésion, et favorise la cicatrisation ;
- enfin, les souris nourries avec le régime riche présentent une diminution des niveaux de céramide, un type de lipide, ou graisse, qui aide à protéger l'humidité de la peau. L’ajout du composé synthétique réduit permet de remettre les niveaux de céramide à la normale.
Ces résultats suggèrent qu'un régime trop riche en graisses favorise la perte et le blanchiment du pelage, et l'inflammation de la peau chez les souris. Les chercheurs suggèrent « qu'un processus similaire se produit chez les hommes qui perdent leurs cheveux lorsqu'ils suivent un régime riche en graisses et en cholestérol ».
Enfin, l’étude désigne une nouvelle cible prometteuse pour traiter la perte de cheveux et les plaies cutanées chez les humains.