SCLÉRODERMIE : Nouvelle compréhension, nouveaux espoirs

Ces nouvelles recherches d’une équipe de l'Hospital for Special Surgery (HSS, New York) mettent en lumière les raisons pour lesquelles la sclérodermie touche principalement les femmes et désignent de nouvelles voies thérapeutiques. Ces travaux publiés dans le Journal of Experimental Medicine (JEM) révèlent en effet des mécanismes biologiques clés à l'origine de la maladie.
La sclérose systémique ou sclérodermie est une maladie auto-immune rare et souvent dévastatrice qui provoque une fibrose (durcissement des tissus) et une inflammation. La maladie touche environ 300.000 personnes aux seuls États-Unis, on estime son incidence à environ 14 personnes sur 1 million dans le monde. Un tiers de ces personnes vont développer une forme systémique, qui peut affecter des organes majeurs tels que les poumons, les reins ou le cœur. Les femmes sont 4 fois plus susceptibles que les hommes d'être diagnostiquées avec la maladie, mais jusqu'à présent, la raison de cette disparité entre les sexes restait incomprise.
L’étude identifie 2 récepteurs génétiques appelés TLR7 et TLR8, présents sur le chromosome X, comme des moteurs importants de l'activation des cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDC), qui alimentent la fibrose chronique. Les pDC sont des cellules immunitaires présentes dans la peau fibreuse mais pas dans la peau saine et il a précédemment été démontré que ces cellules contribuent à la sclérodermie :
- dans les cellules saines, un chromosome X est généralement désactivé ;
- chez les patients atteints de sclérodermie, ce processus est perturbé en raison de la capacité de TLR7 et TLR8 à échapper à la désactivation du chromosome X dans les pDC ;
- chez les personnes en bonne santé, 10 à 15 % des cellules peuvent échapper au processus de désactivation ;
- chez les patients atteints de sclérodermie, l’échappement se produit dans plus de 35 % des pDC ;
- l’expression de 2 copies des récepteurs TLR7 et TLR8 dans un si grand nombre de cellules semble expliquer l’activation chronique de ces cellules immunitaires et pourquoi la maladie est si répandue chez les femmes (XX).
Pourquoi l’inflammation est incontrôlable chez les patients atteints de sclérodermie ? Normalement, après une plaie cutanée, les cellules immunitaires infiltrent la peau et déclenchent une réponse inflammatoire jusqu’à ce que le processus de cicatrisation commence. Un signal de pause est alors envoyé aux cellules immunitaires pour résoudre l’inflammation.
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Mais chez les patients atteints de sclérodermie, ce processus de résolution de l’inflammation s’arrête ;
- une cytokine appelée CXCL4, fortement exprimée dans la peau des patients atteints de sclérodermie, empêche la suppression immunitaire, ce qui maintient les pDC dans un état d’activation chronique et favorise la fibrose cutanée.
Bien qu’il n’existe actuellement aucun remède contre la sclérodermie, la recherche ouvre l’espoir de nouvelles stratégies thérapeutiques : des médicaments qui ciblent et interfèrent avec les pDC -dont des candidats déjà en cours de développement pourraient permettre de bloquer les pDC et prévenir les lésions cutanées.
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