SCLÉROSE en PLAQUES et neuroréhabilitation : Cadrer le rôle et la pratique de l’exercice
Alors que de très nombreux patients atteints de sclérose en plaques développent des déficiences invalidantes au niveau de la mobilité comme de la cognition, il s’agit, pour ces chercheurs de la Fondation Kessler (New Jersey) de préciser le cadre conceptuel du rôle et de la pratique de l'exercice dans la prise en charge globale de la maladie. Leurs travaux, présentés dans la revue Neurorehabilitation and Neural Repair, proposent une approche systématique, nommée PRIMERS (PRocessing, Integration of Multisensory Exercise-Related Stimuli) pour examiner la relation entre l'exercice et la neuroplasticité chez les patients atteints de sclérose en plaques.
De nombreuses recherches explorent les effets de l'exercice chez différents groupes de patients atteints de différentes maladies, ou encore les bénéfices de l’exercice pour la santé cérébrale et neurologique, mais peu d'attention encore est portée sur les mécanismes neuronaux qui sous-tendent les changements positifs de la mobilité et de la cognition chez ce groupe de patients. « Il semble », écrivent les chercheurs, « que l’on ne se concentre pas sur l’activité physique, en particulier sur la neuroplasticité adaptative du système nerveux central ».
Comprendre pour mieux réadapter : l’idée et l’objectif était donc d’apporter un cadre conceptuel pour, dans un premier temps, permettre aux scientifiques d’examiner systématiquement les effets de l’exercice sur la connectivité cérébrale, la structure du cerveau et les mécanismes moléculaires / cellulaires au sein de ce groupe de patients atteints de SEP. L’examen et une meilleure compréhension de ces effets et des processus sous-jacents pourraient en effet permettre ensuite d’élaborer de nouvelles stratégies pour les soins de réadaptation.
Un nouveau cadre conceptuel ? Les auteurs proposent un nouveau cadre conceptuel, PRIMERS, qui décrit les adaptations du système nerveux central en réponse à l’exercice qui produisent via une neuroplasticité dépendante de l’activité. Ce cadre conceptuel ouvre la voie à l'examen systématique des effets de l'exercice en termes d’améliorations de la mobilité et de la cognition en population générale mais plus spécifiquement chez les patients atteints de sclérose en plaques. Enfin, leurs travaux suggèrent que l'exercice peut être considéré comme un facteur de neuro-rééducation chez ces patients.
L'exercice est une thérapie peu invasive et peu coûteuse qui soulage les deux types de symptômes et peut agir à la fois sur la mobilité et la cognition, explique le Dr John DeLuca, vice-président de la recherche à la Fondation Kessler et co-auteur de l'étude. L’équipe a donc cherché à en apprendre davantage sur la manière dont l'activité entraîne ces améliorations.
« Repenser la façon dont nous envisageons l'exercice dans nos plans de gestion à long terme des personnes atteintes de sclérose en plaques et d’autres troubles neurologiques constitue notre première étape. L’utilisation du cadre « PRIMERS » va permettre d’accélérer les progrès thérapeutiques en intégrant des contributions de la neuroscience, de la neurophysiologie et de la neuroréhabilitation ».
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