SCLÉROSE en PLAQUES : La taurine donne un coup de pouce au cerveau
La taurine, une molécule produite naturellement par les cellules humaines -et un supplément que l’on retrouve dans les boissons énergisantes-, semble donner un coup de pouce dans la réparation des cellules endommagées dans la sclérose en plaques (SEP), selon cette recherche du Scripps. Une supplémentation en taurine, pourrait augmenter l'efficacité des thérapies actuelles contre la sclérose en plaques (SEP). Ces scientifiques de La Jolla montrent en effet que la taurine contribue à déclencher la remyélinisation, ou la réparation des cellules nerveuses endommagées par la maladie.
La sclérose en plaques (SEP) induit le système immunitaire du corps à attaquer la myéline, qui forme les gaines qui protègent les nerfs dans le cerveau et la moelle épinière. Cette attaque auto-immune entraîne des lésions cérébrales, une réduction de l'apport sanguin et de l'oxygène et la formation de lésions dans le corps. Les symptômes peuvent être multiples (spasmes musculaires, problèmes de mobilité, douleurs, fatigue et troubles de l'élocution…). Aujourd'hui, les traitements disponibles permettent de réduire les symptômes et non les causes de la maladie. La rémission des symptômes de la SEP dépend du processus de remyélinisation. Cette étude montre que l'utilisation de la taurine en association avec un médicament existant et un futur traitement induisant la remyélinisation pourrait améliorer l'efficacité et l’autonomie globale des patients. Bref, la taurine apparaît ici comme une supplémentation efficace aux traitements de la SEP.
Le profilage métabolomique est au cœur de cette recherche : la technique consiste à identifier les métabolites endogènes utiles, que l'organisme fabrique déjà naturellement en petites quantités, ce qui est le cas de la taurine, pour développer de nouvelles applications pharmacothérapeutiques. Ici, c’est la taurine qui est identifiée comme une molécule clé de la maturation cellulaire, notamment des cellules précurseurs des oligodendrocytes et de la remyélinisation. Ces travaux montrent en effet que si à elle-seule, le métabolite endogène taurine ne peut induire à lui seul la maturation des cellules précurseurs des oligodendrocytes, il peut donner un « sacré coup de main » lorsqu'il est combiné aux médicaments benztropine ou miconazole. Car il a déjà été démontré que certaines pharmacothérapies peuvent réduire les rechutes de SEP en encourageant la ré-myélinisation. « En combinant la taurine avec des médicaments qui induisent la différenciation cellulaire, il est possible d’améliorer considérablement le processus », explique le Dr Luke Lairson, professeur de chimie et co-auteur de l’étude : « On obtient ainsi plus de myéline ».
La taurine est déjà documentée comme sûre à certaines doses et facilement utilisée par le cerveau. Cependant, il faudra tester encore ses effets chez l’animal modèle de SEP puis mener de nombreux essais cliniques pour valider son innocuité et son efficacité. Cependant, la découverte, avec cette étude, que l'administration d'un métabolite endogène particulier puisse influencer le destin et la fonction d'une cellule, ouvre d’ores et déjà une nouvelle voie pour développer de nouvelles thérapies pour de nombreuses maladies.
Il s’agira donc d’identifier les métabolites endogènes actifs ayant le potentiel d'inverser les phénotypes pathologiques, écrivent les auteurs. « La beauté de la métabolomique est que les métabolites sont facilement accessibles commercialement, généralement peu coûteux, et peuvent avoir un impact direct sur le phénotype ».
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