SCLÉROSE en PLAQUES : L’efficacité des thérapies anti-CD20 en question
Cette étude révèle que certains traitements contre la sclérose en plaques (SEP), les anti-CD20, ne ralentissent pas toujours la progression de l’invalidité au cours de la maladie : La recherche, menée par une équipe de l’Université de Rennes (France) ne constate aucune différence dans l’aggravation de l’invalidité entre les patients avec ou sans traitement. Des conclusions publiées dans Neurology®, la revue médicale de l’American Academy of Neurology, qui interrogent sur les normes de soins actuelles.
La SEP est caractérisée par une attaque, par le système immunitaire, de la myéline, la substance blanche et grasse qui isole et protège les nerfs. Environ 10 à 15 % des patients atteints le sont par la forme primaire progressive, caractérisée par une aggravation progressive et constante des symptômes.
La recherche porte sur l'efficacité à reporter l'invalidité, du rituximab et de l’ocrelizumab, des thérapies par perfusion anti-CD20 qui ciblent une protéine appelée CD20 présente sur certains globules blancs ou lymphocytes B. On pense que l’élimination de ces cellules de la circulation sanguine réduit l’inflammation et les dommages qui peuvent survenir à la myéline.
- L’ocrelizumab est approuvé par l’Agence américaine Food and Drug Administration (FDA) pour la SEP primaire progressive et pour les patients connaissant des rechutes, mais pas le rituximab.
- Le rituximab est approuvé par la FDA pour d’autres maladies comme la polyarthrite rhumatoïde et prescrit hors indication pour la SEP.
L’auteur principal, le Dr Laure Michel de l’Université de Rennes, insiste sur le grand besoin de traitements qui ralentissent la progression vers une invalidité plus grave mais ajoute : « Si les thérapies anti-CD20 sont largement prescrites, en partie parce qu’il existe peu d’options alternatives, notre étude suggère qu’elles ne peuvent pas ralentir l’aggravation de l’invalidité chez les patients atteints de SEP primaire progressive ».
L’étude en fait la démonstration auprès de 1.184 participants atteints de SEP primaire progressive, âgés en moyenne de 56 ans naïfs de traitements contre la SEP depuis au moins 2 ans. Durant le suivi de 4 ans, 295 personnes étaient traitées par rituximab, 131 par ocrelizumab et 728 n’ont reçu aucun médicament. Le niveau d’invalidité des participants a été mesuré sur une échelle dont les scores vont de 0 (absence de symptômes), à 10 (décès dû à la SEP). A l’inclusion, les participants avaient un score de 6,5 ou moins. Le délai de progression vers l’invalidité a été calculé pour chaque participant. Finalement, l’analyse constate :
-
une absence de différence dans le temps de progression vers l’invalidité suivant entre les 2 groupes de traitement, et les témoins exempts de traitement.
Alors que les médicaments contre la SEP sont non seulement coûteux mais peuvent entraîner des effets secondaires, ces données suggèrent qu’il faut
évaluer en permanence la réponse du patient au traitement
afin de vérifier que les avantages l’emportent sur les risques.
Des recherches plus larges et plus longues (longitudinales) sont envisagées pour confirmer ces premières données.
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