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SCLÉROSE latérale amyotrophique : Les cholestérols sanguins prédictifs du risque ?

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 2 semaines
Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry
Les niveaux de certaines lipoprotéines sanguines annoncent le risque de SLA (Visuel Adobe Stock 401686017)

C’est à nouveau la nécessité d’une meilleure compréhension du rôle des lipoprotéines dans le développement des maladies neurologiques et du système nerveux qui transparait avec ces travaux de neuroscientifiques de l’Université d’Oxford. Ces premiers résultats soutiennent déjà l'espoir d'une signature des lipoprotéines sanguine prédictive de la maladie, la possibilité d'un dépistage plus précoce et l'espoir de raitements préventifs contre la sclérose latérale amyotrophique (SLA),

 

La SLA est la forme la plus courante de maladie des motoneurones - une maladie progressive du système nerveux qui détruit les cellules nerveuses responsables des mouvements volontaires tels que la marche et la parole. Les facteurs monogéniques ne sont à l'origine que d'une minorité de cas et les autres causes de la maladie restent mal comprises. Un poids corporel plus faible, des niveaux plus élevés d'activité physique intense et une santé cardiovasculaire relativement bonne ont été suggérés comme des facteurs de risque de la SLA, mais sans preuves claires sur la corrélation.

Identifier des biomarqueurs fiables de la SLA

Certains biomarqueurs des lipides sanguins liés au risque de maladie cardiovasculaire ont déjà et également été associés à un risque plus faible de SLA, cependant les scientifiques recherchent ici à identifier des biomarqueurs permettant un diagnostic beaucoup plus précoce, si possible avant l'apparition des symptômes et permettant également le développement de traitements préventifs.

 

Examiner la relation entre la SLA et les taux sanguins de base des lipoprotéines: une très grande étude épidémiologique leur permet ici de déterminer avec plus de certitude la nature la relation entre les niveaux de biomarqueurs associés aux maladies cardiovasculaires et le diagnostic ultérieur de la SLA. C’est précisément l’analyse des données de 502.409 participants à l'étude UK Biobank, inscrits entre 2006 et 2010, âgés 39 à 72 ans à l’inclusion et ayant tous subi des tests sanguins au moment de l'inscription et suivis pendant une durée médiane de près de 12 ans. Les auteurs ont ainsi pu examiner la relation entre la SLA et les taux sanguins de base des lipoprotéines de haute et basse densité (HDL et LDL), du cholestérol total, des apolipoprotéines A1 et B (apoA1 et apoB), des triglycérides, de l'hémoglobine glyquée A1c (HbA1c) et de la créatinine.

La relation entre la SLA et la pratique de l'exercice et l’IMC a également été étudiée.

Après prise en compte de l'âge et du sexe, l’analyse constate que :

 

  • des niveaux de cholestérol HDL et d’apoA1 plus élevés sont associés à un risque plus faible de SLA ;
  • en revanche, un rapport cholestérol total/HDL plus élevé, est associé à un risque plus élevé de SLA ;
  • après prise en compte d’autres marqueurs, le HDL et l'apoA1 restent associés à un risque réduit de SLA ;
  • des niveaux inférieurs de LDL et d'apoB s’avèrent également associés à une diminution du risque de SLA ;
  • avec une analyse plus approfondie, les niveaux de LDL et d'apoB s’avèrent bien plus élevés bien avant le diagnostic, mais plus faibles chez les personnes plus proches du diagnostic, alors que les niveaux de HDL et d'apoA1 ne varient pas ainsi avant et après le diagnostic.

 

Il s'agit d'une étude observationnelle qui révèle des associations, voire une signature lipidique prédictive de la SLA. Cependant, elle ne démontre pas que ces marqueurs sont des facteurs possibles de la maladie. Il n’en reste pas moins qu’en identifiant des différences dans le profil métabolique de personnes qui vont développer la maladie, ces neuroscientifiques se rapprochent d’une signature possible de la SLA présymptomatique détectable par simple test sanguin.

 

« Une signature qui pourrait permettre de cibler le dépistage de la SLA en population générale et faciliter de futurs essais sur de nouvelles thérapies préventives ».


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