SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DURABLE: Et si chacun jetait un oeil dans son réfrigérateur?
Assurer un approvisionnement suffisant d'aliments de qualité pour une population humaine croissante est un défi majeur pour la planète, face aux changements climatiques et les ressources naturelles déjà tendues. Si la sécurité alimentaire nécessite la production d’excédents pour faire face aux fluctuations imprévisibles, le gaspillage est associé à des émissions de carbone et autres déchets environnementaux en pure perte. La réduction des déchets alimentaires est donc cruciale pour une planète propre et durable. Cette étude de l’Université d’Aarhus montre que si la plupart d’entre reconnait que gaspiller la nourriture est contraire à l'éthique, en pratique les déchets alimentaires représentent toujours un tiers des aliments produits dans le monde. La suggestion des auteurs est simple, jeter un oeil dans son réfrigérateur avant d'aller faire ses courses!
Ces déchets alimentaires liés au tiers de la nourriture produite dans le monde ont des conséquences graves sur l'environnement et contribuent directement au réchauffement climatique. Le carbone est émis en pure perte lors de la production de la nourriture, puis lors de sa décomposition dans les décharges. Ces auteurs appellent à la prise de conscience, tant au niveau sociétal, qu'individuel. Leur credo, la recherche est nécessaire pour contribuer à identifier les interventions les plus efficaces sur lesquelles les décideurs doivent se concentrer.
Le gaspillage alimentaire, des causes différentes dans différentes régions du monde :
· Dans les pays relativement pauvres, le problème est plutôt en amont, dans la phase de production et principalement en raison des méthodes de récolte et de transport. La solution sera plutôt le développement de meilleures infrastructures et la mise en œuvre de nouveaux flux de production, grâce au transfert de connaissances et de technologies.
· Dans les pays développés, les facteurs en aval sont les plus importants, et les choix des consommateurs priment. Jusqu'à 30% de la nourriture des ménages est jetée souvent en raison de facteurs culturels dont les normes de quantité, les perceptions erronées sur la sécurité alimentaire et la surconsommation. Pourtant, tout le monde est bien convaincu qu'il ne faut pas gaspiller la nourriture. Cette conscience générale des consommateurs qui représentent donc une cible prioritaire pour la prévention du gaspillage dans les pays développés est un « bon point de départ » selon les auteurs.
Travailler au niveau « micro » : s'il n'existe pas de solution unique au problème des déchets alimentaires dans le monde développé, toute une série de mesures réalisables au niveau micro pourrait contribuer à la sécurité alimentaire et à la « durabilité » de la planète. Bref, vérifier son réfrigérateur avant d'aller faire ses courses est un bon départ et peut finalement avoir un impact important sur la réduction du gaspillage.
Et au niveau des politiques ? Les auteurs évoquent des politiques de sécurité alimentaire trop strictes, des conditionnements innovants permettant d'acheter de plus petites quantités de nourriture, l'abandon des produits gratuits pour X achetés, et, finalement décourager les consommateurs d'acheter ce dont ils n'ont pas besoin. Bref, l'abandon du marketing des produits alimentaires. Des changements dont l'impact pourrait être démultiplié dans des pays comme le Brésil, l'Inde et la Chine qui poursuivent leur urbanisation et leur évolution vers des sociétés de surconsommation.
La clé d'une sécurité alimentaire durable pour tous est certes politique mais commence chez chaque consommateur et au niveau de chaque réfrigérateur.
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