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SÉCURITÉ ROUTIÈRE : L’âge et les substances, les 2 grands facteurs d’accident

Actualité publiée il y a 1 année 5 mois 3 semaines
Traffic Injury Prevention
Les conducteurs âgés qui de surcroît consomment de l’alcool ou d’autres substances ont un risque multiplié jusque par 4 d'être responsable d'un accident de voiture (Visuel Adobe Stock 208658907)

Les conducteurs âgés qui de surcroît consomment de l’alcool ou d’autres substances ont un risque multiplié jusque par 4 d'être responsables d'un accident de voiture, conclut cette très large étude menée à l'Université de Memphis et publiée dans la revue spécialisée Traffic Injury Prevention. Les chercheurs appellent à multiplier les campagnes de sensibilisation à destination des conducteurs plus âgés.

 

Aux seuls Etats-Unis, en 2020, 48 millions de conducteurs titulaires d'un permis étaient âgés de 65 ans et plus. Cela représente une augmentation de 68 % du nombre de ces conducteurs plus âgés en 20 ans. Et en 2020, environ 7.500 personnes âgées sont décédées lors d’un accident de voiture 200.000 autres ont été blessées.

 

Il existe un débat sur la nécessité de mettre en œuvre des tests de conduite automobile au-delà d’un certain âge, dans l’objectif de revalider les capacités au volant des conducteurs plus âgés. Au-delà, on sait que quel que soit l’âge, conduire sous l’effet de substance génère un risque plus élevé d’accident de voiture. Cette étude confirme ces deux hypothèses par l’analyse des données de 9 années de trafic routier aux États-Unis.

L’âge et l’usage de substances ne sont pas exclusifs l’un de l’autre

L’étude révèle en effet que :

 

  • si les conducteurs âgés sont moins susceptibles de déclarer de consommer des substances, sur un échantillon de 87.060 conducteurs impliqués dans 2 accidents de la route, plus du tiers étaient âgés de plus de 70 ans et leur test de dépistage de substances était positif ;
  • l’âge seul est associé à un risque plus élevé d'être responsable d'un accident de voiture mortel,
  • l'influence de l'alcool ou des drogues augmente encore ce risque.

 

Précisément, l’étude analyse les données de la National Highway Traffic Safety Administration sur la période 2010 à 2018, afin de préciser l'impact de l’âge du conducteur et de la consommation de substances (l'alcool, les cannabinoïdes, les stimulants, les narcotiques, les dépresseurs et les hallucinogènes) sur le risque de responsabilité d’un accident de voiture mortel. Au total, 43.530 collisions impliquant 2 véhicules dont au moins 1 en mouvement ont été analysées :

 

  • la consommation de substances a été signalée chez 42 % des conducteurs impliqués dans ces accidents ;

  • 1.978 étaient des adultes âgés de 70 ans et plus,
  • 1.454 avaient plus de 80 ans.
  • Chez les conducteurs âgés de 70 à 79 ans, le ratio de consommation de substances est de 1,17 ;
  • curieusement, il atteint plus du double (2,56) pour les conducteurs âgés de plus de 80 ans ;
  • il est, de manière surprenante également, relativement faible chez les conducteurs âgés de 20 à 69 ans.
  • la consommation de substances, en général, augmente de manière disproportionnée la probabilité d'être responsable d'un accident, quel que soit l'âge du conducteur ;
  • les conducteurs âgés en état d'ébriété sont ainsi 2 fois plus susceptibles d'être responsables d'accidents mortels ;

 

L’auteur principal, le Dr Satish Kedia, professeur à la Division des sciences sociales et comportementales de l'École de santé publique de l'Université de Memphis rappelle que « si la conduite automobile peut aider les personnes âgées à rester mobiles, à profiter de plus d'activités et à conserver leur autonomie, cela ne doit pas se faire au détriment de la sécurité ».

 

La recherche sensibilise en effet à l’impact du vieillissement sur la responsabilité d'une blessure ou d'un décès lors d’un accident de la route et à la nécessité de campagnes de sensibilisation au risque de conduite avec des facultés affaiblies par l’âge ou la consommation de substances.

L’un de ces 2 facteurs majeurs d’accident de la route étant …évitable.

« Évidemment, nous ne voulons pas dissuader les personnes âgées de conduire, mais mieux connaître les risques encourus et prendre des précautions peut aider tout le monde. Nous voulons simplement les inciter à conduire en toute sécurité pour eux-mêmes et pour les autres ».