SÉNOLYTIQUES vs SÉNESCENCE : La science en marche vers un vieillissement en bonne santé
La progression incessante du vieillissement reste un défi crucial pour la science et la médecine, et parmi ses domaines émerge celui de la sénescence du vieillissement, parmi ses nouvelles thérapies, celle des sénolytiques. Cet article de synthèse, publié dans la revue Exploratory Research and Hypothesis in Medicine, fait toute la lumière sur la recrudescence des recherches visant à atténuer l’impact de la sénescence sur la santé humaine. Cette revue de la littérature décrit le rôle multiforme de la sénescence dans le vieillissement et les maladies associées et le large spectre déjà disponible de thérapies sénolytiques pour contrer la sénescence.
Car la sénescence cellulaire, un état d'arrêt irréversible du cycle cellulaire, un processus biologique fondamental est bien au cœur du vieillissement et des maladies liées à l'âge. Les cellules sénescentes, caractérisées par la sécrétion de cytokines, de chimiokines et de protéases pro-inflammatoires, collectivement connues sous le nom de phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), peuvent perturber la structure et la fonction des tissus. Ce phénomène est impliqué dans de nombreuses pathologies, notamment le cancer, les maladies cardiovasculaires et les troubles neurodégénératifs.
La double nature de la sénescence,
n’est pas oubliée, ces chercheurs mettant en évidence son rôle dans la suppression des tumeurs et la cicatrisation des plaies, mais aussi sa contribution mieux connue à l'inflammation chronique et à la dégénérescence des tissus.
L’étude explore plusieurs stratégies thérapeutiques ciblant les cellules sénescentes et contribuant à traiter les pathologies liées au vieillissement :
- les sénolytiques, ces agents qui induisent sélectivement la mort des cellules sénescentes, ont démontré leurs promesses dans les modèles précliniques. Des composés comme le dasatinib et la quercétine ont démontré leur efficacité pour réduire la charge cellulaire sénescente et améliorer la santé globale ;
- les sénomorphes, qui modulent la SASP sans tuer les cellules, émergent telle une approche complémentaire, tout aussi prometteuse.
- la régulation épigénétique de la sénescence constitue un 3è axe d’intervention possible : les scientifiques décrivent comment le ciblage de modificateurs épigénétiques qui influencent la méthylation des histones, peut permettre d’inverser ou d’atténuer la sénescence. Ainsi, un composé, la tétraméthylpyrazine est capable de diminuer le phénotype sénescent en modulant l'activité d'un de ces modificateurs, EZH2 ;
- les stratégies visant à améliorer la fonction mitochondriale et donc l’énergie cellulaire, sont également explorées ;
- enfin, l'exploration des cellules souches mésenchymateuses (CSM) dérivées de donneurs pour leurs propriétés immunomodulatrices et leur potentiel à améliorer la clairance immunitaire des cellules sénescentes est également en cours.
La mise en œuvre de ces thérapies sénolytiques présente plusieurs défis : le rôle essentiel des cellules sénescentes dans des processus tels que la cicatrisation des plaies et le remodelage des tissus nécessite de veiller au ciblage et à la spécificité de ces interventions. Le risque d’effets « hors cible » et de perturbation des processus physiologiques normaux souligne la nécessité d’approches thérapeutiques de précision.
Des recherches plus approfondies restent donc nécessaires pour démêler les mécanismes sous-jacents à la résistance à la sénescence et ceux qui peuvent être contredits sans danger.
Cette revue de la littérature qui offre un aperçu complet de la compréhension actuelle de la sénescence dans le vieillissement et la maladie révèle aussi à quel point ce domaine progresse et à quel point une compréhension plus complète de la sénescence sera cruciale pour promouvoir un vieillissement en bonne santé et combattre les maladies liées à l’âge pour des populations qui vieillissent de plus en plus.
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