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SODIUM : Comment sa réduction forcée pourrait sauver des vies

Actualité publiée il y a 21 heures 28 min 19 sec
JAMA Cardiology
Cette étude qui regarde précisément les effets d’une législation de 2013 visant à réduire le sodium dans les aliments transformés, conclut qu’une telle réduction du sodium a sauvé et sauve de nombreuses vies (Visuel Adobe Stock 407368155)

Cette équipe de l’Université du Witwatersrand (Johannesburg, Afrique du Sud) qui regarde précisément les effets d’une législation de 2013 visant à réduire le sodium dans les aliments transformés, conclut qu’une telle réduction du sodium a sauvé et sauve de nombreuses vies. Ces conclusions, présentées dans le JAMA Cardiology, qui révèlent une baisse significative de la tension artérielle en population générale, suggèrent qu’il serait possible, dans bien d’autres pays, d’inverser l'augmentation de la pression artérielle liée au vieillissement des populations.

 

Sel et sodium sont 2 nutriments différents, précisent les auteurs : le sodium est la partie du sel qui augmente la tension artérielle et le risque de maladies cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux. Le sel de table contient 40 % de sodium. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande moins de 2 grammes de sel par jour. En France, l’objectif pris auprès de l’OMS, est de réduire la consommation de sel de 30% d’ici 2025.

 

On sait qu’un apport excessif de sodium via la consommation de sel alimentaire peut aggraver l'hypertension artérielle, liée aux maladies cardiovasculaires, responsables de 20 millions de décès par an dans le monde. L'accident vasculaire cérébral (AVC), une maladie cardiovasculaire, est également une cause majeure d'invalidité.

 

L'Afrique du Sud, terrain de l’étude, est l'un des premiers pays au monde à avoir adopté une réglementation sur la teneur des aliments en sodium.

 

L’étude menée auprès de 5.000 participants adultes âgés de 40 ans et plus, vivant en milieu rural en Afrique du Sud et participant à la cohorte HAALSA, a consisté à mesurer le taux de sodium dans les urines des participants et à relever leur tension artérielle à 3 points du suivi de 7 ans : en 2014, avant la mise en œuvre de la réglementation, puis en 2018 et 2021. L’analyse révèle que :

 

  • la législation a permis de réduire la teneur en sodium de 13 catégories d’aliments, 

  • dont le pain, les céréales, les matières grasses à tartiner, les frites, les charcuteries, les soupes, les sauces et les concentrés de bouillon ;
  • les participants ont ainsi réduit leur consommation de sodium de 10 % sur 7 ans ;
  • beaucoup plus de personnes ont atteint la consommation idéale de sodium : ce chiffre est passé de 7 % à 17 %
  • chaque réduction d’1 gramme de sodium permet une baisse de la tension artérielle ;

  • si cette réduction de la consommation de sodium se maintenait au fil du temps, elle pourrait être associée à une baisse des taux de mortalité par maladies cardiovasculaires, ainsi que des accidents vasculaires cérébraux, de l'insuffisance cardiaque, de l'insuffisance rénale terminale et de la démence vasculaire, des maladies toutes associées à l'hypertension artérielle.

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Thomas Gaziano, professeur à la Harvard T.H. Chan School of Public Health, souligne que « la réduction de la tension artérielle, même d'1 millimètre de mercure (mmHg), pourrait permettre d'éviter des dizaines de milliers de décès chaque année ».

 

La recherche appelle d'autres pays à adopter le même type de législation, avec, à la clé, la perspective de pouvoir inverser l'augmentation de la pression artérielle liée au vieillissement des populations.

 

« La plupart des gouvernements du monde n'ont fait qu'encourager ou conseiller la réduction de la consommation de sodium, avec une efficacité limitée. A la lecture de ces résultats, une législation plus stricte nous semble préférable à une approche volontaire », concluent les auteurs.


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