SOINS à DOMICILE : Prévention des IAS, Il reste des progrès à faire
Les soins à domicile constitueraient-ils une « frontière sensible » pour le contrôle du risque infectieux ? Cette étude menée par une équipe de l'Université Columbia et du Visiting Nurse Service de New York qui a exploré les attitudes des infirmières libérales au domicile des patients, en particulier vis-à-vis du contrôle des infections montre combien il est important de comprendre et de corriger les idées fausses des infirmières à domicile sur les mesures à respecter. Il reste, souligne cette étude américaine, publiée dans l’American Journal of Infection Control, une marge d’amélioration dans la mise en œuvre de méthodes éprouvées de prévention et de contrôle des infections dans les soins à domicile.
Selon l’étude, en général, les professionnels de santé pensent que leur pratique de prévention des infections est conforme aux protocoles recommandés bien plus qu’elle ne l’est dans la réalité. Les chercheurs concluent qu’une modification des perceptions du risque d'infection chez les professionnels du SAD pourrait favoriser un meilleur respect des protocoles et réduire le risque d’IAS et d'hospitalisation.
Ces conclusions sont issues de l’analyse des données d’un sondage en ligne mené auprès de 359 infirmières à domicile. Dans l’ensemble, les participantes déclarent des niveaux élevés de conformité et de connaissances en matière de contrôle des infections, cependant l’analyse montre que ce n’est pas toujours le cas. Notamment, les infirmières semblent parfois motivées plus par des informations subjectives ou des convictions, que par des connaissances objectives. Précisément,
- seulement un peu plus des deux tiers (68,5%) des infirmières reconnaissent l'innocuité du vaccin antigrippal ;
- seuls 60,4% des infirmières savent qu’elles sont autorisées à rester à la maison en cas de maladie ;
- dans l’ensemble, si les infirmières disposent d’une connaissance suffisante des mesures standard de prévention de la transmission des infections et des protocoles de gestion de l'exposition aux fluides corporels,
- elles sont moins au courant des caractéristiques requises de la mallette de soin (compartiments séparés par types de dispositifs) ;
- elles ne connaissent toujours pas précisément les règles d'hygiène des mains : par exemple, plus d’une infirmière sur 4 ne juge pas nécessaire le lavage des mains après contact avec la mallette de soin ;
- 100% des infirmières déclarent respecter le port de gants en cas de contact possible avec des liquides corporels ou des produits sanguins (AES), pourtant seulement 69,6% vont porter des lunettes ou un masque de protection.
Globalement les auteurs parlent de lacunes notables dans les connaissances liées à la prévention des infections associées aux soins (IAS). Il existe une marge d’amélioration des connaissances des infirmières libérales sur les mesures de contrôle des infections, conclut la présidente de l'APIC (Association for Professionals in Infection Control and Epidemiology) :
« Il s’agit de cibler les idées fausses et de renforcer les méthodes éprouvées de prévention et de contrôle des infections ».
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