SOLITUDE : Elle fragilise aussi les vaisseaux du cerveau
C’est l’une des premières recherches à démontrer l’effet de la solitude sur la santé cérébrovasculaire : l’équipe de la Harvard T.H. Chan School of Public Health démontre ici une forte association entre la solitude chronique et le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) chez les personnes âgées. Ainsi, les adultes de plus de 50 ans qui souffrent de solitude à long terme, encourent un risque accru de près de 60 % d’AVC. Une donnée qui confirme la solitude, avec le vieillissement des populations, comme une préoccupation majeure de santé publique
D’autant que la solitude est déjà documentée comme associée à une foule de problèmes de santé, à une moindre observance, et à une perte plus rapide de mobilité et d’autonomie.
« La solitude doit être considérée comme un problème majeur de santé publique, ce que nos résultats justifient encore d’avantage », relève l’auteur principal Yenee Soh, chercheur en sciences sociales et comportementales à la Harvard T.H. Chan School of Public Health. « Surtout lorsqu’elle est chronique, la solitude peut jouer un rôle important dans l’incidence des AVC, l’une des principales causes d’invalidité et de mortalité dans le monde ».
Si de précédentes recherches ont établi un lien entre la solitude et un risque plus élevé de développer de maladies cardiovasculaires, rares sont celles qui ont examiné spécifiquement l'impact sur le risque d’AVC.
L’étude menée à partir des données de l’étude Health and Retirement Study (HRS, 2006-2018), a évalué l’association entre les changements dans la solitude et l’incidence des AVC au fil du temps. Au cours du suivi, 12.161 participants, tous âgés de 50 ans et plus qui n’avaient jamais eu d’AVC ont renseigné leur expérience éventuelle de la solitude, via l’échelle de solitude reconnue de l’UCLA, ce qui a permis d’affecter, à chaque participant, un score de solitude. 4 ans plus tard, 8.936 participants ont à nouveau répondu aux mêmes questions. Les participants ont enfin été répartis en 4 groupes en fonction de leurs scores de solitude au 2 points de l’étude. Parmi les participants dont la solitude a été mesurée au départ uniquement, 1.237 AVC se sont produits au cours de la période de suivi et parmi les participants qui ont fourni 2 évaluations de la solitude, 601 AVC se sont produits. L’analyse constate que :
- ceux qui souffrent de solitude chronique présentent un risque accru de 56 % d’AVC vs ceux qui se déclarent moins seuls ;
- les participants qui connaissent des périodes temporaires de solitude, n’encourent pas les mêmes niveaux de risque ;
- lorsque la solitude a été évaluée à l’inclusion uniquement, les participants considérés comme souffrant de solitude présentaient un risque d’AVC accru de 25 % vs ceux qui ne souffraient pas de solitude ;
- chez les participants ayant signalé souffrir de la solitude aux 2 points de l’étude, ceux ayant déclaré une solitude « constamment élevée » présentaient un risque d'accident vasculaire cérébral 56 % plus élevé que les participants ayant déclaré une solitude « constamment faible » ;
- les participants ayant déclaré une solitude temporaire ou d'apparition récente ne présentent aucune de tendance claire de risque accru d’AVC ;
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cela suggère que l’impact de la solitude sur le risque d’AVC se produit sur le long terme.
« Chez les personnes âgées, vivant seules, des évaluations répétées de la solitude peuvent aider à identifier les patients, qui souffrant de solitude chronique encourent donc un risque plus élevé d’AVC. Si nous ne parvenons pas à venir à bout de ce sentiment de solitude, les conséquences sur leur santé pourraient être profondes ».
C’est donc un nouvel appel à plus d’interventions qui ciblent spécifiquement la solitude.
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