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SOLITUDE : Une démonstration protéomique de ses effets néfastes

Actualité publiée il y a 2 heures 10 min 4 sec
Nature Human Behaviour
Ces analyses protéomiques confirment, de manière objective, les conclusions d’association de nombreuses études d’observation (Visuel Adobe Stock 946707132).

La solitude est associée à un risque plus élevé de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral (AVC), ainsi qu’à une plus grande susceptibilité aux infections, conclut cette équipe de l’Université de Cambridge, qui explique, de manière scientifique, via l’analyse des protéines, le lien entre les relations sociales, la qualité de vie et la santé. En d’autres termes, ces travaux confirment, de manière objective, les conclusions d’association de nombreuses études d’observation.

 

Les relations sociales jouent un rôle important dans notre bien-être. De très nombreuses preuves démontrent que la solitude et l’isolement social sont liés à une mauvaise santé et à un risque plus élevé de mortalité prématurée.

 

  • L’isolement social est une mesure objective basée, par exemple, sur le fait qu’une personne vive seule, sur la fréquence de ses contacts avec d’autres personnes et sur sa participation à des activités sociales ;
  • la solitude, en revanche, est une mesure subjective basée sur le fait qu’une personne se sente seule.

 

 En dépit de ces données, les mécanismes sous-jacents par lesquels les interactions sociales ont un impact sur la santé restent incompris.

 

Cette nouvelle recherche révèle comment les interactions avec les amis et la famille peuvent nous maintenir en bonne santé, notamment en renforçant notre système immunitaire et en réduisant ainsi notre risque de maladies telles que les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète de type 2.

 

L’étude analyse les protéines d’échantillons de sang prélevés sur plus de 42.000 participants de la UK Biobank. Ces protéines circulant dans le sang sont des molécules produites par nos gènes et sont essentielles au bon fonctionnement de notre corps. Elles peuvent également constituer des cibles thérapeutiques utiles pour de nouveaux traitements contre ces maladies. Cet examen des « protéomes » – l’ensemble des protéines – dans les échantillons de sang de ces participants a permis de :

 

  • identifier les protéines présentes en plus grande quantité chez les personnes socialement isolées ;
  • mieux comprendre comment ces protéines sont liées à une moins bonne santé ;
  • établir des scores d’isolement social et de solitude ;
  • 175 protéines sont ainsi objectivement associées à l’isolement social et 26 à la solitude ;
  • avec un chevauchement substantiel, 85 % des protéines associées à la solitude étant partagées avec l’isolement social ;
  • une grande partie de ces protéines sont produites en réponse à l’inflammation, à l’infection virale et dans le cadre de nos réponses immunitaires, et s’avèrent également été liées aux maladies cardiovasculaires, au diabète de type 2, aux accidents vasculaires cérébraux et aux décès prématurés.
  • 5 protéines « se détachent » dont l’abondance est causée par la solitude ;

  • l'une des protéines produites en plus grande quantité en raison de la solitude est l'ADM, une protéine déjà documentée pour son rôle clé dans la réponse au stress et dans la régulation des hormones du stress et des hormones sociales telles que l'ocytocine – ou « hormone de l'amour » -, qui peut réduire le stress et améliorer l'humeur ;
  • une autre protéine, ASGR1, est associée à un taux de cholestérol plus élevé et à un risque accru de maladie cardiovasculaire ;
  • enfin, d'autres protéines identifiées jouent un rôle dans le développement de la résistance à l'insuline, dans l'athérosclérose et de la progression du cancer, notamment.

 

« Nous savions que l’isolement social et la solitude sont liés à une mauvaise santé, mais nous n’avions jamais compris pourquoi. Nos travaux mettent en évidence un certain nombre de protéines impliquées dans cette relation, les niveaux de certaines protéines en particulier augmentant les effets directs de la solitude ».

 

Enfin, ces protéines identifiées apportent des indices sur la biologie qui sous-tend la mauvaise santé des personnes socialement isolées ou seules, confirmant de manière scientifique pourquoi les relations sociales jouent un rôle si important dans le maintien de notre santé.


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