SOMMEIL de l'ÉTUDIANT: Un modèle presque stéréotypé
La plupart des jeunes pensent dormir suffisamment, mais ce n’est pas le cas, explique ce chercheur de la Baylor University (Texas). Or, chez les jeunes adultes notamment, le manque de sommeil et les nuits blanches à répétition sont liés à une réduction considérable de la capacité d’attention, de créativité et d’apprentissage. C'est aussi la conclusion de ces 2 sessions de tests cognitifs menées en laboratoire avec 28 étudiants en architecture d’intérieur. Un modèle de sommeil se dégage, des facteurs de privation aussi qui appellent à un aménagement des programmes d'études et à une nouvelle organisation de travail.
L'étude est basée sur les scores de 28 étudiants en architecture à plus d'1 heure de tests cognitifs au début et à la fin de l'étude, rapprochés des mesures d'activité et de sommeil obtenues par trackers d'activité. Les étudiants ont également rempli des journaux quotidiens du sommeil. L'analyse de ces données fait ressortir des associations quasi-générales entre l'hygiène du sommeil et les capacités cognitives :
-plus la variabilité du sommeil d'une nuit à l'autre est élevée, plus la capacité cognitive décline,
-ce déclin cognitif est perceptible sur la seule durée d'une semaine.
-L'étude conteste l'idée que la créativité -ici à l'honneur, comme dans toutes les filières artistiques- atteigne son « top » en cas de travail prolongé durant la nuit. Tout au contraire, ce sont les étudiants aux horaires de sommeil les plus réguliers -la régularité étant plus importante que la durée - qui gagnent en créativité.
-Un sommeil irrégulier a un impact négatif sur l'attention exécutive, une fonction qui régule la planification, la prise de décisions, la correction des erreurs et l'apprentissage.
-Un sommeil erratique entraine également un effet négatif sur la créativité.
-En moyenne (et dans cette étude), les étudiants sont peu conscients de leur manque de sommeil : ils déclarent 4 heures de sommeil supplémentaires par semaine par rapport à la réalité.
Le moment de rendre un projet correspond toujours à un pic de la privation de sommeil : dans ce cas, les étudiants gèrent tous leur sommeil sur le même modèle : ils restreignent leur sommeil, puis récupèrent, puis écourtent à nouveau leur sommeil. Ainsi, les travaux ou projets d'étude qui doivent être rendus dans certains délais sont la cause majeure de ces privations de sommeil, plus que les examens, par exemple. « Les projets sont souvent longs, les dates d'échéance sont souvent fixées des semaines voire des mois plus tard. Le stress lié au fait de devoir jongler avec plusieurs projets et des échéances multiples, contribue à cette tendance à la privation de sommeil jusqu'à la date d'échéance. Ensuite c'est le rattrapage avec 10 heures de sommeil ou plus ». Être en retard sur un projet ou un rapport, le remettre toujours au lendemain (procrastination) est devenu la normalité, pour les étudiants comme pour les enseignants, une sorte de « tradition », expliquent les auteurs, et jusqu'à être considéré comme un exercice de préparation à la vie professionnelle…
Un rappel des recommandations : la National Sleep Foundation recommande 7 à 9 heures de sommeil par jour, aux jeunes adultes. Dans cette étude, les 28 étudiants participants documentent tous un sommeil trop court et fragmenté. Un seul des participant déclare dormir 7 heures ou plus par nuit ; 79% dorment moins de 7 heures au moins 3 nuits de la semaine.
21 April 2017 DOI: 10.1111/joid.12104 Sleep in Studio Based Courses: Outcomes for Creativity Task Performance
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