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SOMMEIL: La privation chez l'enfant le prive aussi d'un peu de cognition

Actualité publiée il y a 8 années 2 semaines 5 jours
Frontiers in Human Neuroscience

On sait que le sommeil est indispensable pour maintenir la plasticité cérébrale et favoriser l’apprentissage. De plus, les enfants ont besoin de plus de sommeil que les adultes. Cette analyse par électroencéphalographie révèle à quel point le manque de sommeil peut perturber aussi le développement du cerveau chez enfant : des travaux, présentés dans la revue Frontiers in Human Neuroscience qui décryptent comment la privation de sommeil peut endommager le cerveau des enfants et qui appellent les parents à favoriser de bonnes habitudes de sommeil chez l'enfant.

Les chercheurs des Universités du Colorado et de l’hôpital de Zurich ont mesuré l'activité cérébrale de 13 enfants, âgés de 5 à 12 ans et ont comparé les effets d'une nuit normale de sommeil avec coucher à 21 H et d’une nuit de sommeil restreinte (heure du coucher 2H du matin et 4 heures de sommeil environ). Les chercheurs identifient ces signes inquiétants :

Un modèle d'activité cérébrale perturbé : chez des adultes, la restriction du sommeil entraine une augmentation de la profondeur du sommeil (sommeil non-REM) qui se traduit par l'augmentation de l'activité des ondes lentes (SWA) avec un modèle d'activité cérébrale spécifique dans la région antérieure du cerveau. Les effets sont similaires chez les enfants, mais cette fois-ci avec une activité cérébrale spécifique à l'arrière et dans les zones latérales du cerveau impliqués dans la planification des mouvements, le raisonnement spatial et l'attention. -Sur la base de leurs observations, les chercheurs suggèrent un impact sur le développement du cerveau et, précisément, sur sa plasticité : leur conclusion, la privation de sommeil et les ondes de sommeil profond associées à cette privation pourraient perturber ou ralentir le développement normal de la plasticité. -Des modifications structurelles à la gaine de myéline qui entoure les fibres nerveuses sont également constatées, sans que toutefois, elles puissent être corrélées, avec certitude à un risque de perturbation du développement du cerveau.


Le sommeil, facteur majeur de bon développement cérébral : l'étude confirme ainsi l'importance toute particulière de la durée et de la qualité de sommeil chez les enfants dont le cerveau est en plein développement. Elle désigne également les zones critiques pour ce développement, les plus sensibles à la privation de sommeil. Certes, l'échantillon reste très limité, mais pris ensemble, ces résultats apportent à la preuve du caractère indispensable du sommeil pour un bon développement cérébral à l'enfance.

Quelles mesures pour favoriser un bon sommeil chez l'Enfant ? Une déclaration de consensus de la US National Sleep Foundation (NSF) apporte quelques repères de durée et de

à l'âge de 4 à 12 mois, la durée de sommeil recommandée pour les nourrissons est de 12 à 16 heures par 24 heures (siestes incluses) et de manière régulière, afin de promouvoir une santé optimale,

-entre 1 et 2 ans, les enfants devraient dormir 11 à 14 heures par 24 heures (dont siestes),

-entre 3 et 5 ans, les enfants devraient dormir 10 à 13 heures par 24 heures (dont siestes),

-entre 6 et 12 ans 9 à 12 heures par 24 heures,

-entre 13 et 18 ans, les adolescents devraient dormir 8 à 10 heures par 24 heures.

Enfin, le sommeil doit être encouragé dans la chambre et le lit exclusivement, le lit étant réservé au sommeil, l'environnement du sommeil devant être calme, obscur et aéré et les horaires réguliers. Certains compléments à base de vitamines et de minéraux ou de plantes peuvent être envisagés, avec l'avis du médecin, quand l'enfant paraît fatigué et peine à s'endormir.

Bref, des données qui rappellent les multiples bénéfices pour la santé de l'enfant, d'un sommeil régulier et de durée suffisante, dont l'amélioration de l'attention, du comportement, la capacité d'apprentissage, la mémoire, le contrôle et l'équilibre émotionnels, la qualité de vie et, plus largement, la santé mentale et physique.


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