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SOMMEIL : Pour bien dormir, laissez-vous bercer !

Actualité publiée il y a 5 années 9 mois 3 semaines
Current Biology
Le bercement ou un léger balancement au moment de l’endormissement permettent un meilleur sommeil et sont également bénéfiques à la mémoire

Pourquoi bercer un petit enfant l’aide à s’endormir plus facilement ? Le bercement ou un léger balancement au moment de l’endormissement permettent un meilleur sommeil et sont également bénéfiques à la mémoire, souligne cette étude suisse, présentée dans la revue Current Biology. Une nouvelle perspective dans la lutte contre les troubles du sommeil ?

 

L’équipe de l’Université de Genève (UNIGE) a cherché à mieux comprendre ce phénomène et les mécanismes cérébraux en jeu, à travers 2 études : une étude menée auprès de jeunes adultes et une étude menée sur la souris. Les chercheurs montrent que des mouvements lents et répétés tout au long de la nuit modulent l'activité des ondes cérébrales. Cette sorte « d’équilibrage » induit un sommeil plus profond et contribue également à renforcer la mémoire, consolidée au cours de certaines phases du sommeil.

 

Les scientifiques de l'UNIGE avaient déjà montré dans une précédente étude que se balancer doucement pendant une sieste de 45 minutes permet de s'endormir plus rapidement et de dormir plus profondément. Mais quels sont les effets de ce mouvement lent sur le cerveau ?

 

La première étude explore l'impact du balancement continu sur le sommeil et sur les ondes cérébrales qui le caractérisent, auprès de 18 jeunes adultes en bonne santé invités à passer une nuit au centre de médecine du sommeil des Hôpitaux de Genève (HUG) pour effectuer des enregistrements polysomnographiques (fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, électroencéphalogramme, etc.). Une fois familiarisés avec cet environnement inhabituel, les jeunes volontaires ont passé 2 nuits au Centre de médecine du sommeil, l’une sur un lit en mouvement et l’autre sur le même lit, mais immobile. Cette expérience montre que les participants s'endorment plus rapidement quand ils se « secouent ». De plus, ils dorment plus longtemps et accusent moins de micro-réveils, un facteur souvent associé à une mauvaise qualité de sommeil.

 

 

Se balancer ou bercer synchronise les ondes cérébrales : le renforcement du sommeil profond par le balancement est la conséquence directe de la modulation de l'activité des ondes cérébrales pendant le sommeil. Ainsi, le basculement continu permet de synchroniser l'activité neuronale des réseaux thalamocortico-corticaux, qui jouent un rôle important dans la consolidation du sommeil, mais aussi de la mémoire. D’ailleurs, les participants soumis à des tests de mémoire obtiennent de meilleurs scores après une nuit « en mouvement ».

 

 

La deuxième étude menée chez la souris, montre que balancer doucement les cages des souris réduit le temps d’endormissement et augmente le temps de sommeil. Cependant, ce balancement n’augmente pas la qualité du sommeil, contrairement à ce qui est suggéré -précédemment-chez l’être humain. Mais cette seconde expérience met en évidence un autre facteur ou acteur clé de la qualité du sommeil : le système vestibulaire. Situé dans l'oreille interne, il gère l'équilibre et l'orientation spatiale. Un groupe de souris avec des récepteurs sensoriels non fonctionnels dans l'oreille interne et une fonction vestibulaire altérée sont dans l’incapacité de retirer les bénéfices du bercement ou du balancement pendant le sommeil. La stimulation sensorielle vestibulaire au balancement agit donc sur les réseaux de neurones responsables des oscillations spécifiques du cerveau pendant le sommeil.

 

Mieux identifier les structures sous-corticales et les réseaux de neurones impliqués dans les effets du balancement sur le sommeil, permettrait de développer des interventions, probablement assez simples, pour lutter contre les troubles du sommeil : les chercheurs vont notamment tester l'optogénétique, pour observer et contrôler des neurones spécifiques.

« Il s'agit maintenant d’identifier les structures, voire les populations de neurones qui reçoivent les stimuli des organes vestibulaires avant de les transférer aux structures du circuit du sommeil. Cette cartographie du réseau de communication entre les deux systèmes permettrait de développer de nouvelles approches pour traiter les patients souffrant d'insomnie, de troubles de l'humeur, ainsi que les personnes âgées souffrant souvent de troubles du sommeil et de la mémoire ».


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