SOMMEIL : Sa régularité autant que sa durée préserve la santé

L’étude suit 72.269 participants âgés de 40 à 79 ans de la UK Biobank, tous exempts d’antécédents d’événements cardiovasculaires majeurs. Ces participants ont été équipés d’un tracker d'activité pendant 7 jours afin d’enregistrer leurs horaires de sommeil et de calculer leur score de régularité du sommeil (Sleep Regularity Index : SRI). Un SRI supérieur à 87 a été considéré comme représentatif d’un cycle de sommeil régulier, un SRI inférieur à 72, comme irrégulier, un SRI situé entre 72 et 87 comme modérément irrégulier. Les chercheurs ont enfin pris en compte les décès cardiovasculaires, les crises cardiaques et les AVC et les diagnostics d’insuffisance cardiaque sur un suivi de 8 ans, ainsi que les facteurs de confusion possibles dont l'âge, les niveaux d'activité physique, le temps d'écran, la consommation de fruits, de légumes et de café, la consommation d'alcool, le tabagisme, les problèmes de santé mentale, la prise de médicaments et le travail posté. L’analyse constate que :

• alors que la durée de sommeil nocturne recommandée est de 7 à 9 heures pour les 18 à 64 ans et de 7 à 8 heures pour les 65 ans et plus, une plus grande proportion de dormeurs réguliers atteignent le quota de sommeil recommandé : 61 % contre 48 % pour les dormeurs irréguliers ;
• un sommeil irrégulier est associé à un risque accru de 26 % d’événement cardiovasculaire majeur vs un cycle veille-sommeil régulier ;
• un sommeil modérément irrégulier, à un risque accru de 8  % d’événement cardiovasculaire majeur ;

• la relation entre la diminution du SRI et le risque plus élevé d’événements est presque linéaire,

• avec une réduction plus marquée du risque pour des scores SRI les plus élevés- ou les meilleurs. En d’autres termes, un sommeil hyper-régulier est associé au niveau de risque le plus faible d’événement cardiovasculaire ;
• une fois l’impact du quota de sommeil recommandé est pris en compte, le risque d’événement cardiovasculaire majeur n’est pas compensé chez les dormeurs irréguliers ayant atteint ce seuil.

Cette étude d’observation, si elle ne démontre pas la relation de cause à effet, non seulement porte sur un large échantillon et aboutit à une association linéaire, qui suggère fortement qu’un sommeil irrégulier est un facteur de risque cardiovasculaire, et même si la durée de sommeil recommandée est respectée.

En d’autres termes, la régularité est une caractéristique importante dans le rôle réparateur du sommeil, et dans son rôle de prévention du risque d’événements cardiovasculaires indésirables majeurs.