SPINA BIFIDA : Le patch plutôt que la suture pour la réparation intra-utérine
La chirurgie fœtale, une approche dérivée de l'approche traditionnelle, qui consiste à réparer le Spina Bifida, un défaut de naissance où il y a fermeture incomplète de la colonne vertébrale, in utero donc avant la naissance, a montré ses promesses en termes de réduction du risque d’invalidité pour l’enfant à naître. Lors du Meeting de Society for Maternal-Fetal Medicine, ont été présentées 2 études d’évaluation de l'utilisation du cordon ombilical humain pour la réparation in-utero du spina bifida. 2 patchs prometteurs pour une réparation moins invasive et plus sécuritaire, également documentés dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology.
Spina Bifida est un défaut de naissance caractérisé par une fermeture incomplète de la colonne vertébrale et des revêtements autour de la moelle épinière. Elle touche plus de 4.000 naissances chaque année aux États-Unis et environ 300 à 400 naissances en France. Cette anomalie est associée à l'hydrocéphalie (liquide dans le cerveau), au retard de développement, à l'invalidité permanente et au décès. Sa prise en chargechirurgicale consiste à fermer l'ouverture à l'arrière de la colonne vertébrale du fœtus. La procédure chirurgicale fœtale réduit le risque d'incapacité motrice de l'enfant. Cependant, plus de la moitié des enfants qui subissent une telle chirurgie ne bénéficient pas de la réparation intra-utérine, en raison du risque de fuite persistante de liquide céphalo-rachidien et de la formation de cicatrices de la moelle épinière sur le site de réparation. Les chercheurs travaillent donc à développer des patchs régénératifs qui réduirait encore la morbidité après la réparation par une diminution des dommages de la moelle épinière, une réduction de l'inflammation et de la cicatrice.
La première étude a évalué un patch régénératif utilisant le cordon ombilical humain vs une matrice dermique acellulaire pour la réparation intra-utérine, chez un modèle de rat. Ont été précisément comparés 2 types de patchs : un patch de cordon ombilical humain cryoconservé et une matrice dermique acellulaire, un substitut actuellement utilisé en pratique clinique. Les scientifiques ont évalué la réponse cellulaire aux plans inflammatoire et régénératif, après réparation fœtale intra-utérine. Le patch de cordon ombilical humain cryoconservé ressort comme favorisant la migration cellulaire organisée des cellules épidermiques et méningées et réduisant la réponse inflammatoire aiguë et la mort cellulaire par rapport à la matrice cutanée acellulaire.
Dans la seconde étude, les chercheurs ont comparé, chez l'animal, le patch de cordon ombilical humain cryoconservé à la méthode actuelle de fermeture par sutures avec, comme critère principal, la préservation fonctionnelle et structurelle de la moelle épinière au site de réparation. Là encore, le patch de cordon ombilical humain cryoconservé permet une amélioration de la fonction de la moelle épinière avec une diminution de la formation de cicatrices méningées et une meilleure préservation des voies médullaires.
2 études certes précliniques mais qui confirment les promesses des patchs de cordon ombilical humain pour améliorer les résultats de la réparation des anomalies congénitales du spina-bifida. 4 cas de réparation humaine intra-utérine viennent également d'être réalisés sous approbation de l'Agence américaine, FDA. Les résultats préliminaires sont eux-aussi prometteurs et les études sont en cours pour évaluer les avantages à long terme sur d'autres modèles animaux. Une première étape donc vers une réparation moins invasive et plus secure.
DOI:10.1016/j.ajog.2016.11.973 Conventional vs cryopreserved human umbilical cord (HUC) patch based on repair for in-utero spina bifida in a sheep model
Plus d'études sur le Spina Bifida
Autres actualités sur le même thème
FIV : Sur le risque de déformation du crâne chez les nourrissons
Actualité publiée il y a 3 années 1 moisSURDITÉ : L’espoir d’une thérapie génique qui restaure l'audition
Actualité publiée il y a 3 années 11 moisCOVID-19, MIS-C et maladie de Kawasaki : Même réponse immunitaire ?
Actualité publiée il y a 2 années 7 moisMICROBIOTE : Une source de bactériémies chez le nouveau-né prématuré ?
Actualité publiée il y a 1 année 6 mois