STÉATOSE HÉPATIQUE : La leptine pour nettoyer le foie
C’est un nouveau traitement prometteur pour cette maladie caractéristique du mode de vie occidental, la stéatose hépatique. Cette équipe de l’Université du Michigan montre que la leptine peut être utilisée comme agent thérapeutique pour éliminer les graisses du foie. Avec une efficacité particulièrement élevée chez un groupe spécifique de patients, atteints de lipodystrophie partielle familiale. Ces nouvelles données, publiées dans la revue Clinical Advances, ne s'appliquent qu'à la leptine elle-même, mais d'autres traitements permettant d'activer la leptine dans le corps, pourraient venir élargir encore les options thérapeutiques pour la maladie.
Chez les personnes atteintes de stéatose hépatique, la graisse s’accumule dans le foie au lieu du tissu adipeux, soit en raison d'une absence de dépôt de la graisse -un phénomène observé dans la lipodystrophie, une maladie génétique rare-, soit parce que les zones de dépôts sont déjà saturées, ce qui est observé dans l’obésité. Un tiers des patients vont développer une forme avancée de la maladie, ou stéatohépatite non alcoolique, ou NASH ((nonalcoholic steatohepatitis) caractérisée par une inflammation progressive et des cicatrices dans le foie.
L'hormone de satiété permet d'éliminer la graisse du foie
L’auteur principal, le Dr Elif Oral, endocrinologue à la Michigan University, avait déjà publié en 2002, une étude selon laquelle les patients atteints de lipodystrophie sévère manquent de leptine, « l’hormone de satiété » qui aide à réduire l'appétit et à contrôler la prise de poids. Cette étude suggérait déjà que l’administration de leptine en tant que supplément permettait de gommer les anomalies métaboliques graves du patient.
Inverser la maladie c'est possible : cette nouvelle étude précise encore le rôle de la leptine, dans les formes les plus courantes de la NASH : l’équipe montre qu'il s'agisse d'une carence en leptine ou de la présence d'une lipodystrophie partielle, les patients atteints de NASH et à taux de leptine relativement faibles peuvent éliminer, hors de leur foie la graisse en excès et pratiquement inverser la stéatose hépatique.
« La lipodystrophie partielle familiale accompagne souvent la NASH. Il s'agit d'une maladie génétique rare dans laquelle les patients manquent de graisse aux extrémités mais accumulent la graisse dans le haut du corps ».
Une supplémentation de métréleptine pendant 1 an : la recherche, articulée autour de différentes études, confirme que la leptine envoie un signal important permettant de réguler le dépôt de graisse dans le foie et d’inverser la maladie. Les chercheurs mènent ici plusieurs essais pilotes auprès de 9 patients de sexe masculin atteints de NASH et présentant des taux de leptine relativement faibles (moins de 9 ng/ml) et auprès de 23 patients atteints à la fois de lipodystrophie partielle et de NASH. Les deux groupes ont reçu un traitement à la leptine sous forme de métréleptine pendant un an. Les participants aux essais étaient de sexe masculin, car 35 à 40 % des hommes ont des niveaux inférieurs (au 25è percentile) ce qui en fait des participants idéaux. Les 2 essais confirment par biopsies hépatiques que :
- les participants des 2 groupes présentent une réduction de la graisse dans le foie et des scores de NASH inférieurs après 12 mois de traitement à la leptine ;
- de plus, leur sensibilité à l'insuline est améliorée avec également une perte de poids corporel.
Intervenir avant le stade de l'obésité : ces résultats ont été obtenus avec la leptine, mais les chercheurs émettent l’hypothèse que d'autres molécules activant la leptine pourraient constituer des options thérapeutiques prometteuses. Enfin, les auteurs précisent qu’une fois l’obésité installée, il y a peu de bénéfice à espérer avec la leptine mais, en cas de surpoids précoce, le traitement par leptine constitue une option préventive très prometteuse de contrôle du poids et de prévention de l’accumulation de graisse dans le foie.
Un essai clinique plus large est donc programmé, avec l’espoir d’une validation de ces données préliminaires, car il n’existe actuellement aucun traitement approuvé pour la maladie du foie gras.
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