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STÉATOSE HÉPATIQUE : Le globule blanc qui lutte contre la fibrose

Actualité publiée il y a 2 semaines 3 jours 3 heures
PNAS
Une signature sous forme de combinaison de macrophages spécifiques peut permettre de diagnostiquer, de prédire le risque et la progression de la stéatose hépatique (Visuel Adobe Stock 603392360)

Une signature sous forme de combinaison de macrophages spécifiques peut permettre de diagnostiquer, de prédire le risque et la progression de la stéatose hépatique, révèle cette équipe de du Sanford Burnham Prebys (La Jolla, Californie) qui décrypte l’interaction complexe entre les cellules hépatiques malades et les macrophages. Si le rôle typique des globules blancs est de favoriser l'inflammation et de stimuler la réponse immunitaire, la recherche, publiée dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) révèle que, dans la stéatose hépatique non alcoolique, certains macrophages semblent en fait atténuer l’inflammation et la fibrose en cause dans les complications.  

 

Autrefois connue sous le nom de « stéatohépatite non alcoolique », la stéatose hépatique associée à un dysfonctionnement métabolique (ou site non alcoolique) est une maladie inflammatoire caractérisée par une cicatrisation ou une fibrose du foie qui altère progressivement la fonction hépatique. Cette fibrose constitue un facteur de risque majeur de cirrhose et de cancer du foie. Ainsi, la stéatose hépatique non diagnostiquée et non traitée, évolue immanquablement vers une stéatohépatite non alcoolique, une cirrhose, un cancer du foie et le décès.

 

On estime que 1,5 à 6,5 % des adultes des pays riches souffrent de maladie hépatique et qu’environ 24 % de ces adultes souffrent d'une stéatose hépatique associée à un dysfonctionnement métabolique.

 

Comme les options de traitement sont limitées, la stéatose hépatique est la deuxième cause de greffe de foie- après la cirrhose liée à l’hépatite C. Une meilleure compréhension des processus pathologiques qui entraînent la maladie est donc essentielle.

Dans la stéatose hépatique, les cellules de Kupffer sont remplacées par d’autres types de macrophages

L’étude, menée par le Dr Debanjan Dhar, professeur en génomique du cancer et d’épigénétique au Sanford Burnham Prebys révèle que :

 

  • le mélange hétérogène de macrophages impliqués dans la stéatose hépatique non alcoolique (appelée aussi MASH ou NASH) est bien spécifique ;
  • cette combinaison spécifique de macrophages peut indiquer si la maladie progresse ou régresse ;
  • des sous-populations spécifiques de macrophages apparaissent essentielles pour freiner la formation de fibrose hépatique (ou tissu cicatriciel) qui altère la capacité du foie à fonctionner ou à se réparer ; Ces masses fibrotiques restreignent en effet le flux sanguin, mettant en péril l’organe tout entier.
  • Dans la stéatose hépatique non alcoolique, un type de macrophage qui réside dans le foie, les cellules de Kupffer sont éliminées et remplacées par quatre sous-populations distinctes de macrophages.
  • Lorsque la maladie régresse, 2 sous-populations de macrophages associées aux lipides sont dominantes et expriment TREM2, un récepteur cellulaire qui régule la survie cellulaire, la prolifération et la réponse anti-inflammatoire ;
  • la régression de la stéatose se produit en présence de macrophages TREM2+. Non seulement ces macrophages limitent la progression de la fibrose mais ils la ralentissent et réduisent aussi l'inflammation ;
  • l’absence de macrophages TREM2+ permet à la maladie de progresser.

 

Ainsi, la recherche suggère que les macrophages associés aux lipides qui expriment TREM2 sont nécessaires à la guérison. La dégradation efficace du tissu cicatriciel est médiée par TREM2, et l’absence de macrophages TREM2+ perturbe non seulement la capacité du foie à éliminer le tissu fibrotique, mais nuit également à l’ensemble de la réponse immunitaire et du processus de guérison.

 

Quelle implication ? Il est clair qu’un agoniste de TREM2 pourrait être bénéfique pour stimuler la régression de la fibrose, en combinaison avec la modification du mode de vie, une perte de poids voire une chirurgie bariatrique.


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