STRESS : Moins c'est moins d'inflammation et un meilleur métabolisme
Le stress psychosocial, est une nouvelle fois, via l'inflammation, confirmé comme facteur lié au syndrome métabolique, par cette étude de l’Université de l'Ohio. Cependant, ces travaux publiés dans la revue Brain Behavior & Immunity – Health, qui apportent accessoirement une nouvelle illustration de l’axe intestin-cerveau, montrent également, « dans l’autre sens » que mieux gérer cette forme de stress peut permettre de réduire ce risque biologique.
Le mode de vie et la génétique, ainsi qu’une série d’autres facteurs sous et hors de contrôle, sont documentés comme contribuant au développement du syndrome métabolique, un ensemble de conditions qui induisent un risque accru de comorbidités. Le stress psychosocial parce qu’il contribue à augmenter l’inflammation dans le corps, est lié au développement du syndrome métabolique. Ici, les chercheurs montrent que parvenir à mieux le gérer c’est clairement protéger sa santé métabolique.
Le syndrome métabolique est caractérisé par le diagnostic d'au moins 3 des 5 facteurs de risque de maladie cardiaque, de diabète et d'autres problèmes de santé parmi : l’excès de graisse abdominale, l’hypertension artérielle, un faible taux de cholestérol HDL (bon) et des taux élevés de glycémie à jeun et de triglycérides.
L’auteur principal, Jasmeet Hayes, professeur agrégé de psychologie à l’Ohio State University rappelle : « de nombreuses variables influencent le risque de syndrome métabolique, certaines que nous ne pouvons pas modifier, mais d’autres qui sont bien modifiables. Tout le monde est stressé mais tout le monde ne gère pas le stress de la même manière ».
Le stress est un facteur modifiable par chacun
L’étude est menée auprès de 648 participants dans la quarantaine, une période charnière prédictive du type de vieillissement à venir, accéléré ou en bonne santé. C’est l’une des premières à préciser l’implication de l’inflammation liée au stress et le syndrome métabolique. L’équipe a développé un modèle statistique permettant d’évaluer la manière dont l'inflammation influencer la relation entre le stress et le syndrome métabolique. Les chercheurs ont pris en compte les niveaux de stress perçu signalés par les répondants, les biomarqueurs sanguins de l’inflammation et des résultats d’examens physiques indiquant des facteurs de risque de syndrome métabolique. Les scores composites d'inflammation ont été calculés à l'aide de biomarqueurs comprenant les protéines IL-6 et C-réactives les plus connues, ainsi que la E-sélectine et l'ICAM-1, qui aident à recruter des globules blancs pendant l'inflammation, et le fibrinogène, une protéine impliquée dans la formation des caillots sanguins. L’analyse constate que :
- le stress a effectivement un lien avec le syndrome métabolique, et l’inflammation explique plus de la moitié de ce lien, soit, précisément 61,5 % de la corrélation ;
- il existe un léger effet du stress perçu sur le syndrome métabolique, mais l'inflammation en explique donc la plus grande partie.
Le stress n’est qu’un des nombreux facteurs qui peuvent perturber les indicateurs de santé. Cependant, compte-tenu de la prévalence élevée et en hausse du syndrome métabolique, c’est l’une des entrées modifiables ayant un impact important sur la santé biologique en général.
« Les gens considèrent le stress comme une question de santé mentale et pensent que son impact n’est que psychologique. Ce n'est pas le cas. Le stress chronique a de réels effets physiques. Ce peut être une inflammation, un syndrome métabolique ou d’autres problèmes de santé ».
Avec pour implication, le développement de techniques de gestion du stress qui pourraient aider à réduire l'inflammation.