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STRESS POST-TRAUMATIQUE : L’exercice le traitement le plus efficace ?

Actualité publiée il y a 4 mois 4 semaines 19 heures
Molecular Psychiatry
La pratique de l’exercice, en stimulant la croissance des neurones, permet de « recâbler » le cerveau et contribue à effacer les souvenirs traumatisants ou addictifs (Visuel Adobe Stock 710164251)

Cette équipe de neurobiologistes de l’Université de Kyūshū (Japon) nous explique comment la pratique de l’exercice, en stimulant la croissance des neurones, permet de « recâbler » le cerveau et contribue à effacer les souvenirs traumatisants ou addictifs. Alors que l’équipe teste plusieurs approches thérapeutiques contre le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et la toxicomanie, c’est l'exercice qui montre l'impact le plus puissant sur la réduction des symptômes de ces 2 conditions.

Au-delà, ces travaux, publiés dans la revue Molecular Psychiatry, révèlent combien la formation et la croissance des neurones ont un impact majeur sur la mémoire traumatique.

 

A partir de là, quelles sont les approches possibles pour accroitre la génération de neurones dans l'hippocampe ? Ici, l’équipe teste 2 approches, l'exercice ou la thérapie génique. La recherche révèle la supériorité de l’exercice. Cependant, dans les 2 cas, l'exercice et la génétique ont favorisé la formation de neurones et recâblé les circuits neuronaux dans l'hippocampe, ce qui a permis aux souris de réduire leurs symptômes de type SSPT.

La formation accrue de neurones et le recâblage des circuits neuronaux dans l'hippocampe, contre le SSPT et les addictions

Le SSPT est un problème de santé mentale déclenché par l’expérience ou la vision d’un événement traumatisant, tel qu’une catastrophe naturelle, un accident grave ou une agression. Dans le monde, environ 3,9 % de la population générale souffre du SSPT, avec des symptômes tels que des flash-backs et des comportements d'évitement, comme rester à l'écart des personnes ou des lieux associés à l'événement traumatisant. Le SSPT est généralement traité par thérapie cognitivo-comportementale, ou par des médicaments comme les antidépresseurs, mais comme de nombreuses personnes n'y répondent pas efficacement. Il existe donc un besoin considérable d’autres options.

 

L’étude menée sur la souris se concentre sur l’impact de la neurogenèse (le processus de formation de nouveaux neurones) dans l'hippocampe, sur la capacité à oublier les souvenirs de peur. L'hippocampe, une région cérébrale importante pour la formation de souvenirs liés à des lieux et à des contextes spécifiques, produit quotidiennement de nouveaux neurones dans une zone appelée gyrus denté.

La neurogenèse est importante pour former de nouveaux souvenirs mais aussi pour oublier les mauvais.

Les chercheurs ont émis l’hypothèse que lorsque de nouveaux neurones s'intègrent dans des réseaux neuronaux, de nouvelles connexions se forment, prenant le pas sur les anciennes et perturbant ainsi la capacité de rappel des (mauvais) souvenirs.

 

Lorsque les chercheurs administrent à des souris 2 chocs puissants dans des contextes différents, elles adoptent des comportements similaires à ceux du SSPT. Plus d'un mois plus tard, ces souris étaient toujours craintives et hésitaient à entrer dans les lieux où elles avaient reçu ces chocs, ce qui suggère qu’elles ne parvenaient pas à oublier le souvenir traumatisant. Cette peur avait d’ailleurs tendance à se généraliser à d’autres lieux, suggérant un SSPT.

Les chercheurs ont ensuite regardé si ces comportements de type SSPT pouvaient être atténués

 

  • par l’exercice, déjà associé à une neurogenèse stimulée. Les souris ayant accès à l’exercice montrent en effet, au boit de 4 semaines, un nombre accru de neurones dans l’hippocampe et, plus important une réduction de leurs comportements de type SSPT ;
  • par 2 approches génétiques différentes :
  1. une technique d’optogénétique, via laquelle ils ont ajouté des protéines sensibles à la lumière aux neurones nouvellement formés dans le gyrus denté, permettant ainsi aux neurones d'être activés par la lumière. Lorsqu’ils projetaient une lumière bleue sur ces cellules, les nouveaux neurones mûrissaient plus rapidement. Après 14 jours, les neurones étaient plus longs, avaient plus de branches et s'intégraient plus rapidement dans les circuits neuronaux de l'hippocampe ;
  2. une technique de génie génétique éliminant une protéine des neurones nouvellement formés qui ralentit la croissance neuronale. Cette approche a également entraîné une croissance plus rapide des neurones et une incorporation accrue des nouveaux neurones dans les circuits neuronaux ;

 

  • les 2 approches génétiques ont réduit les symptômes de type SSPT chez les souris et réduit le délai nécessaire pour oublier le souvenir de peur ;
  • cependant, les techniques génétiques apparaissent moins efficaces que l’exercice !

Pris ensemble, ces résultats confirment que la neurogenèse et le remodelage des circuits de l'hippocampe perturbent la mémoire de la peur et que l'exercice induit des bénéfices physiologiques plus larges contre les mauvais souvenirs et le SSPT.

 

L’équipe envisage de trouver un médicament capable de stimuler la neurogenèse ou le remodelage de l'hippocampe, dans l'espoir qu'il pourrait être testé comme traitement potentiel du SSPT et de la toxicomanie. Cependant, elle souligne l’importance de l’exercice : « l'exercice a eu l'impact le plus puissant sur la réduction des symptômes du SSPT et de la dépendance ».


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