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STRESS POST-TRAUMATIQUE : Un candidat médicament qui bloque la peur

Actualité publiée il y a 3 jours 13 heures 19 min
Brain Medicine
L'étude ouvre l’espoir qu’un médicament puisse inhiber la peur, en cas de syndrome de stress post-traumatique (SSPT) (Visuel Adobe Stock 865555292)

Cette étude préclinique, menée à l’Institut ICREA de Barcelone, ouvre l’espoir qu’un médicament puisse inhiber la peur, en cas de syndrome de stress post-traumatique (SSPT). L’étude, à paraître dans la revue Brain Medicine, révèle que le blocage d'un récepteur cérébral clé après un traumatisme permet en d’autres termes de prévenir le développement et l'installation du SSPT.

 

Il s’agit du médicament osanetant, testé dans plusieurs indications -dont la schizophrénie- un antagonisme du récepteur Nk3R impliqué dans la consolidation de la mémoire de peur. L’osanetant est un bloqueur sélectif du récepteur de la neurokinine 3 (Nk3R), une protéine impliquée dans la régulation émotionnelle.

 

La consolidation de la mémoire de la peur est une caractéristique essentielle du SSPT, en particulier lorsque des signaux neutres se retrouvent être émotionnellement chargés après un traumatisme.

1 injection suffit

L’étude, préclinique, menée chez des souris modèles, montre qu’1 dose unique d’osanétant, injectée 30 mn après un événement traumatique puis un conditionnement de 6 jours à la peur, atténue significativement l’expression de la peur :

 

  • ces modèles ayant reçu de l'osanétant adoptent un comportement de blocage significativement plus faible que les témoins ce qui suggère une moindre consolidation de la mémoire de la peur ;
  • une fenêtre de traitement est également identifiée, qui peut suivre de plusieurs jours l’événement traumatique : « nous ne supprimons pas l'apprentissage de la peur, mais nous réduisons son stockage biologique », précisent ainsi les chercheurs.

 

Des souris femelles et le sexe comme variable biologique : les auteurs précisent que l’incidence du SSPT est 2 fois plus élevée chez les femmes -sous-représentées néanmoins dans les essais cliniques- , ils ont donc souhaité rétablir l’équilibre, avec cette étude.

 

« Nous savons depuis des années que les cerveaux féminin et masculin ne traitent pas les traumatismes de la même manière », ajoute l’auteur principal, le Dr Raül Andero, professeur-chercheur à l'ICREA.

 

Un mécanisme thérapeutique surprenant : en effet, 

le stress inverse l’effet du médicament : 

de précédentes recherches de la même équipe avaient montré que l’osanétant augmentait l’expression de la peur chez des souris femelles non stressées. Cependant, dans la situation du SSPT, l’exposition au stress reconnecte les circuits neuronaux, activant potentiellement différents mécanismes de plasticité. Cela suggère que l’inhibition du récepteur Nk3R ne fonctionne que lorsqu’un seuil de stress est dépassé, un mécanisme qui reste à vérifier.

 

Mais déjà, ces premiers résultats précliniques soutiennent les promesses de cet antagoniste du récepteur Nk3R comme intervention spécifique au sexe et à durée déterminée pour réduire le risque de trouble de stress post-traumatique (SSPT).

 

Avec donc l’espoir d’une protection pharmacologique à réponse rapide contre ce syndrome sévère induit par un traumatisme.


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