STRESS précoce et DÉPRESSION plus tard dans la vie
Le stress au début de la vie est associé à la dépression à l’adolescence et au début de l’âge adulte. Mais cela a été démontré pour certains types de stress mais pas pour d'autres. Cette nouvelle et large méta-analyse, menée par une équipe de l’University of British Columbia (Vancouver) soutient une forte association entre 8 différents types de stress au début de la vie et le développement de la dépression chez les jeunes. Ces données présentées dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry appellent à une détection élargie, notamment par les professionnels de santé scolaire et les travailleurs sociaux, de ces stress ou violences dont peuvent être victimes les jeunes enfants.
Le stress au début de la vie (Early Life Stress) est associé à un risque accru de développer un trouble dépressif majeur à l'âge adulte ; cependant, la force de cette association reste mal connu. Cette méta-analyse permet de préciser l’association entre ce stress au début de la vie et le développement de la dépression avant l'âge de 18 ans. Ensuite, elle précise ces associations en fonction du type de stress subi : abus sexuel, maltraitance physique, pauvreté, maladie / blessure physique, décès d'un membre de la famille, violence domestique, catastrophe naturelle et violence psychologique.
L'exposition au stress au début de la vie fait plus que doubler le risque de dépression à l’adolescence.
En examinant l'association entre ces 8 différents types de stress sévères et la dépression chez les jeunes, les chercheurs constatent que si certains de ces « stress » dont la pauvreté ne sont pas associés à la dépression, d’autres comme la violence psychologique, sont fortement associés au trouble dépressif majeur. Or, il est déjà bien connu que l'apparition précoce de la dépression signifie souvent une évolution chronique tout au long de la vie. Ici, l’analyse constate que l'exposition au stress au début de la vie fait plus que doubler le risque de dépression à l’adolescence.
Une fenêtre d’intervention étroite entre l'adversité et la dépression : les résultats sont basés sur la méta-analyse des données de 62 études portant, au total, sur plus de 44.000 participants. Toutes ces études évaluaient le stress au début de la vie et la présence ou l'absence de dépression majeure avant l'âge de 18 ans.
- L’analyse conclut que vs les jeunes enfants non-exposés au stress en début de vie, ceux qui l’étaient, sont ensuite 2,5 fois plus susceptibles de développer une dépression ;
- 8 méta-analyses supplémentaires qui examinent l'association entre les différents types de stress et le diagnostic de dépression plus tard dans la vie, montrent que l’abus sexuel, la maltraitance physique, la mort d'un membre de la famille, la violence domestique et psychologique sont associés à un risque significativement plus élevé de dépression chez les jeunes ;
- en revanche, la pauvreté, les maladies / blessures et l'exposition à une catastrophe naturelle ne le sont pas.
Dans l'ensemble, cette large analyse apporte des preuves des effets néfastes de ces stress précoces sur le risque de dépression plus tard dans la vie avec des conséquences considérables sur le développement de l’enfant.
« Les interventions se doivent donc d’être exemplaires dans la recherche du stress au début de la vie », concluent les chercheurs.