SUICIDE : Moins d’éducation, c'est plus de TS

Cette équipe de l'Université de Corée du Sud souligne la très forte association entre le niveau d’éducation et le risque de suicide, cette association pouvant atteindre une multiplication par 13 du risque en cas de très faible niveau d’études. Des données, publiées dans la revue Social Science & Medicine, qui révèlent l’urgence de mieux soutenir la santé mentale des personnes moins éduquées.
L’auteur principal, le Dr Myung Ki, professeur de médecine préventive à l'Université de Corée (KUCM) relève que les taux de suicide en Corée du Sud varient considérablement selon la classe sociale, les niveaux d'éducation les plus faibles correspondant aux taux de suicide les plus élevés. Une tendance qui soutient l’hypothèse a été développée par l'économiste Angus Deaton, lauréat du prix Nobel, selon laquelle le désespoir induit par des difficultés économiques et la vulnérabilité sociale peuvent pousser les individus au suicide. En synthèse, le suicide n'est pas qu'une affaire personnelle, mais aussi
la conséquence d'inégalités sociales profondément ancrées.
L’étude examine ce lien entre le niveau d'éducation et le taux de suicide à partir des registres nationaux, et sur la période 1995-2020. L’analyse constate que :
- les hommes âgés de 30 à 44 ans dont le niveau d'éducation le plus élevé le primaire voire moins présentent un taux de suicide de 6 à 13 fois supérieur à celui de leurs homologues titulaires d'un diplôme universitaire ou supérieur ;
- le taux de suicide pour 100.000 personnes chez les hommes âgés de 30 à 44 ans ayant un niveau d'études primaires ou inférieur est de 288 en 2015 et de 251 en 2020 : ce taux est près de 10 fois supérieur à la moyenne nationale qui est de 27 en Corée du Sud.
Le suicide n’est donc pas uniquement un problème de santé mentale individuel, mais le résultat de profondes disparités économiques, sociales et culturelles. Cette variabilité du risque en fonction du niveau d’éducation signifie qu'en l'absence de soutien adapté, les désavantages sociaux et économiques entrainent une grave détresse psychologique- qui peut mener au suicide.
C’est en conclusion, un appel urgent à des interventions de soutien en santé mentale, mais aussi de soutien global, répondant à la pauvreté, à la vulnérabilité et au manque d’éducation de santé, qui est lancé, afin de tenter de réduire ces inégalités sociales face au risque de suicide.
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