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SURDITÉ : Une injection de cellules souches dans l'oreille pour restaurer l’audition ?

Actualité publiée il y a 7 années 1 mois 1 semaine
Stem Cell Reports
Il s'agit d'abord de surexprimer un gène, NEUROG1, pour transformer les cellules souches de l'oreille interne en neurones auditifs

La perte auditive affecte environ 15% de la population et sa prévalence ne fera qu'augmenter avec le vieillissement des populations. Alors injecter des cellules souches de l'oreille interne pour restaurer l'audition, serait une réponse à un véritable besoin. Cet espoir nous est apporté par cette étude de l’Université Rutgers (New Jersey) qui évoque même, dans la revue Stem Cell Reports, « l’inversion de la perte auditive ». Ici, les neurones auditifs dérivés de cellules souches greffées sur une cochlée de souris dans une oreille interne parviennent à déclencher cette inversion.

 

Cependant si le principe semble simple, d’injecter des cellules souches dans l'oreille interne pour produire de nouveaux neurones auditifs capables de restaurer l’audition, il s’agit là cependant d’un véritable défi pour les chercheurs : car si le processus divise ces cellules trop rapidement, intervient alors le risque de cancer.

 

Les chercheurs rappellent que les cellules ciliées de l'oreille interne convertissent les sons en signaux neuronaux relayés au cerveau par les neurones des ganglions spiraux. La perte d'audition due en particulier à une surexposition au bruit entraîne une perte de cellules ciliées, de graves dommages aux processus neuronaux et une dégénérescence des neurones auditifs. Et les neurones ne se régénèrent plus une fois perdus.

 

Transformer des cellules souches en neurones auditifs, c’est possible : dans cette recherche, les scientifiques commencent par surexprimer un gène, NEUROG1, pour transformer les cellules souches de l'oreille interne en neurones auditifs (en rouge sur visuel). Cependant, comme NEUROG1 est utilisé dans d'autres cellules souches pour fabriquer d'autres types de neurones, cela conduit à une prolifération cellulaire accrue qui peut entraîner des effets nocifs, dont un risque de cancer. Cependant, les scientifiques découvrent aussi que la chromatine - l'ADN incrusté de protéines histones - influence le fonctionnement de NEUROG1. Ainsi, certains changements dans la chromatine peuvent contribuer à réduire la prolifération incontrôlée des cellules.

 

Le risque d’une prolifération cellulaire incontrôlée : le processus « idéal » suggéré par les chercheurs serait donc de modifier l'état de la chromatine avant de commencer à surexprimer NEUROG1 pour réduire et mieux contrôler la prolifération des cellules souches indésirables. De premières données encourageantes donc, sur la transformation possible de cellules souches en neurones auditifs mais qui restent très expérimentales car il reste à inhiber les effets secondaires imprévus, comme la prolifération accrue de cellules souches, pour développer une stratégie de remplacement cellulaire pour le traitement de la perte d’audition.