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SYNDROME de FATIGUE CHRONIQUE : Un petit test électrique pour son diagnostic ?

Actualité publiée il y a 1 mois 6 heures 59 min
NIH
Et si une simple électrode pouvait détecter, de manière non invasive, les symptômes musculaires du SFC ? (Visuel Adobe Stock 101040315)

S’il affecte plus de 17 millions de personnes dans le monde, le syndrome de fatigue chronique (SFC) reste mal compris, mal diagnostiqué et mal traité. Et si une simple électrode pouvait détecter, de manière non invasive, les symptômes musculaires du SFC ? Cette nouvelle recherche, menée à l’Université de Lehigh et soutenue par les NIH, qui porte sur les changements cellulaires dans les tissus musculaires et vise à développer de nouveaux outils diagnostiques, suggère en effet de nouvelles signatures, électriques, du SFC.

 

Le syndrome de fatigue chronique (SFC) ou ou encéphalomyélite myalgique (EM) est une maladie complexe et à long terme caractérisée par une fatigue extrême qui ne s'améliore pas avec le repos et peut s'aggraver avec l'activité physique. L'épuisement est suffisamment grave pour limiter la capacité d'une personne à effectuer ses activités quotidiennes. D'autres symptômes peuvent inclure des douleurs musculaires, des douleurs articulaires, des problèmes de mémoire, des maux de tête, des problèmes de sommeil et une sensibilité à la lumière ou au son.

 

Le SFC reste complexe à diagnostiquer et ne dispose d’aucun traitement efficace. Ses causes restent aujourd'hui encore largement inconnues De précédentes recherches ont néanmoins évoqué un épuisement neuro-immunitaire, d’autres des changements immunologiques, d’autres encore des anomalies de production d’énergie dans les cellules immunitaires. Le SFC dispose de peu de marqueurs diagnostiques, hormis des anomalies cérébrales et ces signatures immunitaires spécifiques. C'est pourquoi certains patients peuvent rester atteints des années avant d'obtenir le bon diagnostic.

« C’est une maladie mystérieuse »,

explique l’auteur principal, Xuanhong Cheng, chercheur et professeur de bioingénierie à l’université Lehigh : « Il n’existe pas d’indicateurs biologiques uniques permettant de diagnostiquer le SFC et les médecins sont donc obligés de diagnostiquer les individus en excluant d’autres symptômes et affections ».

 

L’étude des changements moléculaires et cellulaires dans les tissus musculaires, en cours, devrait conduire à de meilleures options thérapeutiques, non seulement pour le SFC mais aussi probablement pour le COVID long fréquemment associé au SFC.

« Les symptômes du SFC sont très similaires à ceux du COVID long et l’un des symptômes les plus constants des 2 maladies est la douleur musculaire ».

 

Sur un plan moléculaire, un stress oxydatif élevé est en effet retrouvé dans les muscles des patients souffrant de l’une ou l’autre de ces 2 conditions. L’équipe a donc adopté une approche multidisciplinaire pour déterminer s’il existe des indicateurs biologiques dans le muscle, dont l’expression génétique dans les fibres musculaires et les cellules souches musculaires, qui pourraient être utilisés comme marqueurs pour diagnostiquer ces maladies.

 

Sur un plan cellulaire,  la signature électrique, ici des cellules souches musculaires squelettiques, caractérisée par une nouvelle technologie se révèle un marqueur prometteur de la maladie.

« Nous allons vérifier si ces signatures sont suffisamment spécifiques pour diagnostiquer la maladie »,

ajoutent les chercheurs. Les mesures électriques pourraient devenir un outil de diagnostic précieux, car elles sont plus faciles et moins coûteuses que l’analyse moléculaire. Cependant, il reste à décrypter exactement comment ces changements électriques identifiés sont corrélés aux anomalies moléculaires sous-jacentes.

 

Les recherches se poursuivent sur ces changements électriques observés dans les cellules souches du muscle squelettique avec pour objectif d’avancer non seulement vers un outil diagnostic plus pratique mais aussi vers une meilleure compréhension de la façon dont le SFC affecte les muscles. L’équipe envisage déjà

l’utilisation d’une simple électrode à une certaine fréquence

qui pourrait permettre de détecter cette anomalie électrique indiquant une pathologie dans le muscle.